Un premier épisode, scandaleux, avait eu lieu il y a une semaine, le 28 mai. Alors qu’il était question, lors de débats parlementaires, des ventes d’armes de la France à Israël, pays mis en cause par la justice internationale dans le cadre d’une procédure pour génocide, le député Insoumis Sébastien Delogu avait brandi un drapeau palestinien.
Le député de gauche avait immédiatement reçu la plus haute sanction prévue par le règlement de l’Assemblée : une exclusion temporaire durant 15 jours et le retrait de la moitié de l’indemnité parlementaire pendant deux mois. «Il s’est rendu coupable de provocation envers l’Assemblée nationale», avait estimé Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée connue pour son «soutien inconditionnel» à Israël.
Ce mardi 4 juin, les députés insoumis ont imaginé un pied de nez : venir habillés en tenues vertes, rouges et blanches, pour figurer les couleurs de la Palestine directement dans l’hémicycle.
Dans la foulée, la députée Rachel Keke, qui est entrée en politique par le combat syndical héroïque des femmes de chambre de l’hôtel Ibis en 2019, a brandi le drapeau palestinien. Ce qui a à nouveau mis hors d’elle Yaël Braun-Pivet, qui a de nouveau administré la sanction la plus lourde à la députée. Une scène ubuesque : le parti au pouvoir va-t-il exclure tous les élus qui critiquent le génocide commis par Israël ?
Rappelons que le gouvernement Macron est celui qui a le plus piétiné le pouvoir législatif : jamais autant de 49.3, mesure d’exception qui permet de se passer du vote du Parlement, n’avaient été utilisés sous la 5ème République. Jamais autant de sanctions n’avaient visé les députés. Jamais le premier groupe d’opposition n’avait été autant puni et menacé.
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