Israël s’est accaparé 23,7 kilomètres carré de terres palestiniennes depuis le début de l’année, en violation totale du droit international.
Depuis le 7 octobre, les dirigeants occidentaux et israéliens nous ont imposé un narratif totalement mensonger : Israël ne ferait que se «défendre» face à une «attaque terroriste» sortie de nulle part. Tout est faux.
En réalité, depuis 10 mois, l’État colonial accélère son projet de destruction totale de la Palestine et de son peuple. D’une part, il rase Gaza et en élimine sa population, d’autre part il colonise illégalement les terres de Cisjordanie. Ce qui grignote ce qu’il reste de terres aux palestiniens et rend impossible la création d’un État Palestinien viable. Pour rappel, la Cisjordanie est un territoire reconnu internationalement, elle n’est pas contrôlée par le Hamas, ni impliquée dans le 7 octobre.
Mercredi 3 juillet, le gouvernement israélien a donc approuvé le vol de 1270 hectares de terres en Cisjordanie occupée. C’est la plus importante «saisie» de terres en territoire palestinien depuis trois décennies, c’est-à-dire depuis les accords d’Oslo de 1993. Ces terres, situées dans la vallée du Jourdain, ont été déclarées «propriété du gouvernement» israélien. Le 22 mars, Israël avait déjà annoncé la «saisie» de 800 hectares de terres dans la même zone, le jour d’une visite du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, en Israël. C’était le vol de terres le plus importants depuis 30 ans, maintenant dépassé par celui d’hier.
Imaginez la superficie de villes entières annexée d’un seul coup par un État sur le sol de son voisin. Tout le monde condamnerait ce vol et parlerait d’une agression. Mais pas quand il s’agit d’Israël.
Depuis le début de l’année, le gouvernement israélien aurait annexé 23,7 km2 de la Cisjordanie. Le tout en violation totale du droit international. Ce sont des provocations répétées et des mesures d’épuration ethnique : il s’agit de coloniser ces zones et de remplacer leurs habitants.
Dès octobre, un fasciste nommé Ben Gvir, Ministre de la Sécurité, distribuait 250.000 ports d’armes aux colons israéliens. Une militarisation de la population pour pouvoir tuer les palestiniens de Cisjordanie. Dans ces territoires encore habités par des Palestiniens, les colons sionistes religieux profitent de la guerre pour voler plus de terres. Leur projet est messianique : pour eux, Dieu a donné Israël au peuple juif, et il faut en chasser tous les non-juifs.
Le journal israélien Haaretz racontait le 21 octobre une scène de torture commise par des colons et des soldats sur des palestiniens en Cisjordanie : «Les abus ont duré presque une journée entière. Des soldats et des colons ont arrêté et menotté trois Palestiniens pendant des heures, ils ont été sévèrement battus, déshabillés et photographiés menottés, en sous-vêtements. Leurs ravisseurs ont uriné sur deux d’entre eux et éteint des cigarettes allumées sur eux». Ils ont aussi tenté de les violer avec des bâtons.
Des militants pacifistes israéliens venus s’opposer à ces actes ont aussi été violentés et humiliés. Des images ont été diffusées par les tortionnaires eux-mêmes : leur violence est banalisée et complètement impunie.
Des centaines de bédouins ont été expulsés de leurs maisons au même moment, leurs terres ont été récupérées par les colons. En février 2023 déjà, des colons attaquaient la commune de Huwara, au sud de la ville de Naplouse en Cisjordanie, incendiant 20 maisons palestiniennes, 15 voitures, et blessant de nombreux habitants. Et si les palestiniens se défendent, c’est l’armée qui débarque.
Les colons détruisent des oliviers, volent l’eau, détruisent des maisons, les routes principales leur sont réservées : tout est fait pour rendre la vie impossible aux palestiniens qui habitent sur les dernières terres qui leur appartiennent. En 2015, un bébé de 18 mois est mort brûlé vif dans l’incendie de sa maison, allumé par des colons qui avaient ensuite chanté et dansé. Leur racisme est décomplexé et leurs exactions systématiques.
Ces fascistes israéliens ne sont pas une anomalie, ni des gens isolés. Ils sont une force politique majeure en Israël. En 1974, un parti est créé, le «Bloc de la foi» : celui-ci se base sur la Torah pour justifier le vol des terres qu’il reste aux palestiniens. Ce mouvement envoie ses membres s’installer directement dans les zones peuplées de palestiniens au nom d’une interprétation littérale du judaïsme.
En 50 ans, le mouvement a pris une place énorme dans la société israélienne. Ils étaient 100.000 en 1992 et plus de 500.000 en 2022, avec des moyens, des armes, des partis, des relais… Depuis l’an dernier, les colons religieux d’extrême droite sont même représentés dans le gouvernement de Netanyahou. Et les vols de terres se sont encore accélérés, sous la protection de l’armée.
Nous assistons donc à un projet global de nettoyage ethnique fasciste, totalement assumé et soutenu par l’Occident. Ce grignotage de ce qu’il reste du territoire palestinien est une façon de rendre impossible tout accord de paix et d’empêcher une possibilité de solution à deux États : un État palestinien ne serait de toute façon pas viable car il est totalement morcelé. La Cisjordanie est devenue un gruyère territorial et jamais l’État israélien n’expulsera ses propres colons.
La seule option qu’il reste est donc de désarmer et de mettre hors d’état de nuire les fascistes israéliens et d’imaginer un seul État multiconfessionnel, de la mer au Jourdain, où musulmans, juifs et chrétiens pourraient vivre en paix, avec une égalité des droits.
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