Le crane d’Hedi aurait été fracassé à coups de matraque


Un rapport médical donne des précisions sur cet acte de barbarie policière survenu il y a un an


Image d'Hedi, une partie du crane en moins après avoir reçu un tir de LBD et des coups de matraque

Le 1er juillet 2023, Nahel a été tué trois jours plus tôt par un policier, et la révolte gronde dans toute la France contre les violences d’État.

À Marseille, une bande de 4 policiers de la BAC croise Hedi et un ami dans une rue. Ils lui tirent dessus : une balle en caoutchouc en pleine tête. Hedi s’effondre, gravement blessé. Les policiers le traînent au sol pour aller le tabasser dans une ruelle et l’abandonnent là. Laissé pour mort.

Hedi est sauvé de justesse par un ami qui l’emmène à l’hôpital et par une prise en charge en urgence. Il sombre dans le coma, les médecins doivent lui retirer une partie du crane pour que son cerveau reste fonctionnel et qu’il ne décède pas la nuit même. Les médecins pensent qu’il ne se réveillera pas. Hedi est un miraculé, mais il garde des séquelles extrêmement graves et devra être réopéré. L’image du jeune homme avec un morceau de crâne en moins choque la France.

La mise en examen des policiers tireurs a provoqué un mouvement inédit dans la profession : les tabasseurs ont été massivement soutenus, une cagnotte a été créée, des milliers de policiers se sont mis en arrêt maladie en solidarité… Jusqu’au sommet de la police et du ministère de l’Intérieur qui ont défendu le tireur.

Dès la convocation des agents mis en cause, des dizaines de policiers de Marseille s’étaient réunis devant le lieu de l’audition, et avaient acclamés et applaudis, avec une haie d’honneur, leurs collègues. Des milliers de policiers, partout en France, déclaraient des arrêts maladie illégaux pour soutenir le tireur. Non seulement ils n’étaient pas sanctionnés, mais ils y étaient encouragés. Le directeur de la Police Nationale Frédéric Veaux disait qu’il ne «peut plus dormir» parce qu’il est triste pour le policier en détention. Et exigeait sa libération. Le 1er septembre, l’agent Christophe I. était remis en liberté.

Les images de deux caméras de surveillance et celle d’une habitante était finalement révélées par Mediapart en octobre, soit 4 mois après les faits, et confirmaient les actes accablants commis par les policiers.

Un nouveau rebondissement a lieu dans cette affaire. Un rapport d’expertise médicale qui vient d’être officialisé affirme désormais que ce n’est pas le tir de LBD qui a provoqué les graves séquelles dont souffre le jeune marseillais, mais des coups de matraque. Pour autant, le tir de LBD dans la tête est bien attesté par les experts. En clair, le tir aurait fait tomber Hedi, puis les policiers auraient tabassé le jeune homme à coups de matraque avec un tel acharnement qu’ils lui auraient explosé le crane.

Le patron de la police, Gérald Darmanin et toute la profession ont donc défendu des policiers qui ont, selon ce rapport d’expertise, fracassé le crâne d’un homme par de «nombreux coups, notamment de matraque, donnés quand le jeune homme était au sol». Ils ont soutenu des actes de barbarie.

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