«Chef, une brochette de fafs sauce samouraï»
L’adresse du 31 rue du Cornet était tristement connue des angevins pour être un lieu infréquentable : elle hébergeait les locaux du groupuscule néo-nazi l’Alvarium. Une émanation du Bastion Social, fondé par un ponte de l’extrême droite angevine Jean-Eudes Gannat, ancien membre du Front National, ami des fascistes du GUD et fils de l’ancien directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen. C’est dans ce lieu que convergeait toute la frange identitaire de la ville d’Angers. Malgré une procédure de dissolution entamée en 2021 et confirmée en 2023, les militants nationalistes continuaient leur exactions et agressions en toute impunité.
C’est de ces locaux que la plupart des actions violentes et descentes racistes étaient planifiées. En juillet 2023, lors de la révolte suite à l’exécution de Nahel par la police, les nervis de l’Alvarium avaient attaqué avec des armes les manifestations anti-racistes, avant de se retrancher dans leurs locaux protégés par la police. Après ces violences, les agresseurs avaient été relaxés par la justice, mais la mairie avait fermé administrativement le local. Il était resté inoccupé depuis. En 2021 déjà, les mêmes nazis avaient violemment agressé des passants qui avaient collé un autocollant sur leur local.
Ironie de l’histoire, un écriteau annonce désormais sur le local : «Cette adresse n’est plus un local politique. Un restaurant ouvrira». Qudratullah Kharote, réfugié afghan et amateur de boxe, va bientôt ouvrir son fast-food Halal à la place de l’ancien local identitaire. Un kebab plutôt qu’un lieu d’organisation de l’extrême droite radicalisée : beau pied de nez qui a dû mettre en PLS les racistes angevins.
Même si la situation prête à sourire, les néo-nazis de l’Alvarium n’ont pas disparu et la prudence reste de mise dans un contexte de fascisation généralisée. Ils occupent un nouvel endroit, un bar surnommé le Bazar déjà chahuté lors des dernières manifestations contre l’extrême-droite du mois dernier.