Le peuple palestinien, les juristes internationaux et même des soldats israéliens documentent et décrivent précisément, depuis 10 mois, le génocide en cours à Gaza. Pourtant, tout continue avec le soutien de nos gouvernants. Le média israélien Siha Mekomit apporte de nouveaux éléments d’autant plus effroyables qu’il s’agit de témoignages directs du côté de l’armée génocidaire.
Siha Mekomit donne la parole à six réservistes israéliens qui ont été démobilisés. Ils racontent les cadavres dans les rues, les destructions systématiques, les civils exécutés, les tirs sans aucune restriction.
L’un explique que la hiérarchie autorise les soldats à «se défouler» s’ils s’ennuient, et admet : «J’ai moi-même tiré dans tous les sens et sans raison aucune dans la mer, sur des trottoirs, contre des immeubles abandonnés et sur des Palestiniens présents au mauvais moment et au mauvais endroit».
Ce «défoulement» sauvage consiste à mitrailler, bombarder, détruire, tuer tout ce qui bouge à Gaza. Ce qui explique, par exemple, qu’en décembre dernier des otages israéliens qui avançaient, nus, face aux soldats censés les «libérer» ont été exécutés par leur propre armée ! De même, le sociologue militaire Yagil Levy analyse que «la quasi-inexistence de directives est également responsable du nombre élevé de soldats tués par des ‘tirs amis’ depuis le 7 octobre 2023». Sur les 278 soldats israéliens reconnus comme ayant été tués à Gaza, au moins 49 ont été tués par des tirs amis. Quasiment un cinquième !
Un autre soldat explique, dans ce même article, que «tirer sur des hôpitaux, des dispensaires, des écoles, des institutions religieuses et des bâtiments d’organisations internationales suppose a priori une autorisation de l’état-major. Mais, dans les faits, je peux compter sur les doigts d’une seule main les cas où on nous a demandé de ne pas ouvrir le feu. L’état d’esprit se résume par ‘d’abord tirer, ensuite penser’. Le consensus implicite est que personne ne versera une larme si nous rasons, même sans raison aucune, tout un immeuble palestinien».
Il poursuit : «Le sentiment est ‘wow, c’est dingue, quel pied !’ Même moi, qui suis plutôt situé à gauche, j’ai très vite oublié qu’il s’agissait de vrais immeubles avec de vrais habitants à l’intérieur. C’était comme un jeu vidéo. Il m’a fallu deux grosses semaines avant d’admettre que c’étaient de vrais bâtiments qui s’effondraient et ensevelissaient de vrais civils».
Un soldat surnommé S. raconte des scènes macabres : «Tous ces endroits sont jonchés de cadavres que nous laissons à la merci de chiens errants, de veaux abandonnés et de chevaux désemparés. Nous ne voulons pas que ces animaux s’approchent de nous. Mais, du coup, nous voyons souvent des chiens errants se promener avec des morceaux de viande arrachés aux cadavres putréfiés de Palestiniens que nous avons laissés derrière nous après notre passage. Tout pue la mort».
Pour cacher ces charniers avant l’arrivée des convois humanitaires, de gros bulldozeurs blindés accompagnés d’un char «vient ramasser les cadavres et les enterre sous les décombres, pour que les humanitaires ne les voient pas et pour qu’il n’y ait aucune image de cadavres palestiniens à un stade avancé de décomposition».
Il précise que «ces cadavres sont majoritairement ceux de civils [palestiniens] : des femmes et des enfants, voire des familles entières. Dans mon secteur, chaque jour, au moins un ou deux civils étaient abattus à bout portant parce qu’ils circulaient dans une zone interdite dont on ne les avait pas informés. Je ne sais pas qui était terroriste et qui ne l’était pas, mais la plupart d’entre eux ne portaient pas d’armes».
Guy Zaken, un soldat qui conduisait l’un de ces gros bulldozeurs, avait reconnu devant une commission de l’Assemblée israélienne qu’il avait «aplati des centaines de terroristes supposés, morts ou vivants». Aucun député n’avait réagi.
Après le 7 octobre, des réseaux sionistes avaient en effet diffusé une photo absolument insoutenable d’un corps totalement broyé sous les chenilles d’un char. Seul un bras était visible, à côté d’une purée de chair et d’os. Sur leurs réseaux, les fascistes israéliens se réjouissaient de cet acte de barbarie absolue. Le journal Siha Mekomitun souligne qu’un soldat de cette unité de bulldozeurs s’est suicidé par la suite.
Deux des soldats décrivent le fait d’incendier systématiquement les bâtiments : «Après y avoir séjourné, vous avez l’ordre d’incendier l’immeuble» et dénoncent «Détruire gratuitement un immeuble abritant trois ou quatre familles signifie qu’elles se retrouveront sans abri».
Un dernier réserviste, Yuval Green, explique que les destructions causées par l’armée [israélienne] à Gaza sont «inimaginables», que des soldats taguent «tous les murs d’insultes salaces en hébreu et pillant tout ce que les propriétaires [palestiniens] n’avaient pas eu le temps d’emporter avec eux : des vêtements et, surtout, des photos de famille».
Ce courageux témoin termine : «Nous avons anéanti tout ce qu’il était possible d’anéantir. Pas par simple nécessité de nous défendre, mais par un pur désir de vengeance et une indifférence totale envers tout ce qui est palestinien. Je n’oublierai jamais à quelle vitesse des quartiers entiers, pleins de vie et presque bucoliques peuvent être réduits en amas de sable».
Une réflexion au sujet de « Gaza racontée par des soldats israéliens : une opération d’anéantissement »
Il ne faut surtout pas que ce Führer et boucher Juif Israélien de Netanyahu et ses complices, puissent s’en sortir sans aucunes conséquences.