Une lutte des classes dans les assiettes. C’est ce qui se passe actuellement aux Jeux Olympiques de Paris : une illustration de la privatisation des services vitaux et du mépris pour les “premiers de cordée”. Une gestion typiquement macroniste, en plus d’être une honte mondiale.
Un repas de luxe au Louvre
D’un côté, le gouvernement a organisé un «dîner exceptionnel» dans l’enceinte de la Pyramide du Louvre le 25 juillet, pour célébrer le début des Jeux Olympiques avec des centaines d’invités prestigieux. Paris Match commente avec déférence la gastronomie, les «mets exquis» servis pour «pour satisfaire le palais d’invités d’exception» au cours de ce «prestigieux dîner d’État».
Pour satisfaire les amis de Macron, les grands moyens ont été mis avec l’argent public. C’est le chef étoilé Alain Ducasse qui a préparé ce diner gastronomique, avec notamment du homard bleu, un «croustillant de sarrasin, framboises et hibiscus» et de grands vins. «Des plats que l’on devine aisément savoureux» s’enthousiasme Paris Match.
Parmi les invités, des têtes couronnées, notamment le roi d’Espagne, la femme de Joe Biden, le président israélien, l’illuminée de droite radicale Valérie Pécresse qui dirige la région Île-de-France, François Hollande ou la présidente de la Banque Centrale Européenne. Des gens qui mangent déjà bien à la cantine. Combien de centaines de milliers d’euros a coûté ce repas honteux ?
Sodexo pour les athlètes
De l’autre côté, 10.500 athlètes sont reçus au village olympique, situé en banlieue nord de Paris. Ce village doit assurer le repos et la restauration absolument indispensables à des sportifs de haut niveau venus du monde entier, qui subissent une situation de stress et d’effort intense. Et niveau bouffe, c’est une catastrophe.
Adam Peaty, champion de nage britannique, s’est indigné : «Les gens trouvent des vers dans le poisson. Ce n’est tout simplement pas assez bon». «À Tokyo, la nourriture était incroyable, à Rio, c’était incroyable. Mais cette fois-ci… Il n’y avait pas assez d’options protéinées, de longues files d’attente, il faut attendre 30 minutes pour manger parce qu’il n’y a pas de système de file d’attente», a-t-il expliqué.
De nombreux autres sportifs ont parlé de carences en œufs et de nourriture de mauvaise qualité. C’est pourtant un élément absolument essentiel pour réussir les épreuves. La grande championne de gymnastique Simone Biles a elle aussi dénoncé la qualité des repas. Comment peut-on rater la logistique alimentaire lors d’une compétition sportive, dans un pays obsédé par la nourriture ?
C’est simple, les manager qui nous gouvernent ont confié la nourriture du village olympique à l’entreprise privée Sodexo. C’est cette firme qui prépare la nourriture pour les prisons et les hôpitaux. En mai 2024, la presse expliquait que «Sodexo se prépare avec la volonté de proposer une alimentation riche et variée, de qualité. Les athlètes pourront aussi goûter au meilleur de la gastronomie française» et se félicitait de la «croissance» de l’entreprise. C’est réussi…
Dès le premier jour, la délégation anglaise a protesté : «La nourriture servie est indigne des estomacs des sportifs anglais. Elle n’est pas adaptée et manque cruellement de protéine». Les britanniques ont décidé d’engager leur propre chef. Recevoir des critiques gastronomiques de la part d’anglais est probablement l’une des pires hontes imaginables.
Les hockeyeurs sur gazon allemands parlent quant à eux de «désastre» pour évoquer la qualité et la quantité des repas servis au village. Ils ajoutent : «Nous nous en sortons car nous avons aussi de la nourriture dans l’appartement et pouvons nous préparer quelque chose de temps en temps. Mais ce n’est pas très professionnel».
Précarité sportive
On rappelle que les sportif de haut niveau qui participent aux jeux sont en majorité des amateurs, c’est-à-dire qu’ils ne vivent pas de leur sport. En France, 9 sportifs de haut niveau sur 10 sont des étudiants ou ont une activité professionnelle en parallèle de leur sport. La majorité d’entre eux fait état d’une situation financière «difficile», et 48% qui touchent moins de 1000 euros par mois. La plupart se débrouille pour autofinancer leur activité sportive, et «l’essentiel des revenus est le soutien de leur famille et un peu des financements de leur club».
C’est un fait peu connu : celles et ceux qui réalisent des exploits admirables en athlétisme et dans la plupart des sports olympiques sont loin de toucher les gros salaires des footballeurs.
En-dehors des meilleurs athlètes des pays les plus riches, qui offrent des hôtels à leur délégation, et contrairement aux rares superstars qui ont des sponsors et d’importants revenus, la plupart des athlètes sont des «prolétaires» de l’olympisme, qui ont peu d’argent, mettent en jeu leur corps et s’exposent à des blessures par passion.
Une réflexion au sujet de « Jeux Olympiques : gastronomie pour les parasites, malbouffe pour les athlètes »
Ces raclures de bourgeois peuvent s’empiffrer d’un véritable repas de luxe payé avec l’argent du peuple, pendant que des bénévoles acceptent de travailler pour un sandwich Sodebo et une bouteille d’eau Cristalline. “Est ce que ce monde est sérieux ?”