Répression : le bruit et l’odeur


Une arme de «dissuasion olfactive» dans les manifestations ?


Un canon à eau projette un liquide nauséabond à Paris : une répression olfactive

On connaissait le gaz lacrymogène, qui asphyxie et irrite les yeux. Les balles en caoutchouc qui fracturent des os et détruisent des yeux. Les grenades explosives qui arrachent des membres. En terme d’innovation dans l’horreur répressive, la France veut encore repousser les limites.

Une commande de nouvelles grenades provoquant un flash lumineux si puissant qu’il aveugle les personnes à proximité a été passé par l’État avant l’été. Et des canons à son destinés à causer des dommages auditifs sont en test. Enfin, des munitions contenant de l’ADN de synthèse sont expérimentées : quasiment impossible à nettoyer et repérables à l’aide d’une lampe ultraviolet, elles permettent d’arrêter, des semaines plus tard, les personnes aspergées par ces marqueurs chimiques.

Tous les sens sont attaqués : le toucher, la vue, l’ouïe… il manquait l’odorat. Le média Reflets révèle l’invention d’armes destinées à répugner et marquer les manifestants. Une trouvaille de la firme Anatox qui «propose aux forces de l’ordre des innovations d’identification ou de dissuasion olfactives». Ce nouvel outil de «gestion des foules» a été présenté avant les Jeux Olympiques.

Anatox propose des «solutions olfactives sidérantes». Concrètement, ces produits pulvérisés à l’aide d’un canon à eau ou de gaz lacrymogènes émettent une odeur nauséabonde censée disperser les foules tellement c’est insupportable.

Un liquide puant propulsé avec des canons à eau, à haute pression, qui contient une mixture chimique à l’odeur pestilentielle, qui reste sur la peau et les vêtements, pour humilier durablement les victimes : cette arme existe déjà à l’étranger, mais pas n’importe où.

En Israël, les autorités ont mis au point une «skunk water», littéralement «eau de putois». Un produit de la société Odortec utilisé pour la première fois par l’armée israélienne contre des manifestant-es palestinien-nes en Cisjordanie occupée en 2008. Il s’agissait de punir les habitant-es d’un village qui se révoltaient contre la colonisation.

Les personnes touchées décrivaient l’odeur «comme un mélange d’excréments, de gaz nocifs et d’un âne en décomposition», qui peut provoquer des vomissements. Le produit se lave très difficilement et peut imprégner les tissus pendant des mois. Plus récemment, cette «skunk water» a été utilisée sur des citoyens israéliens qui manifestaient contre Netanyahou.

En France, des CRS avouaient en 2018 avoir déjà mélangé l’eau de leurs canons à eau avec des «matières premières principalement utilisées ont des origines diverses : poudre de cornes et sabots de bovins, plume broyée, sang, de pétrole». Une eau moussante à base de «protéines», selon les confidences d’un CRS dans un article du Parisien.

À l’époque, ce mélange nauséabond était encore artisanal. Le produit proposé par Anatox, s’il est utilisé, franchirait une étape supplémentaire. D’autant plus que l’entreprise propose aussi des produits odorants spécifiques et plus discrets, tirés au LBD, qui permettent de repérer ultérieurement des manifestants visés à l’aide de chiens renifleurs.


Décidément, la répression pue et donne la nausée, au sens littéral.


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Une réflexion au sujet de « Répression : le bruit et l’odeur »

  1. L’odeur qui sortira des canons de la répression, sera idendique à l’odeur de mort que portent celleux qui défendent l’économie capitaliste… À vonir

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