Nantes : l’argent destiné à la culture sert à rénover un bateau de guerre

Sur un quai de la Loire, à Nantes, se trouve un bateau de guerre : le Maillé-Brézé, vestige honteux du militarisme qui pollue le paysage.

Sur un quai de la Loire, à Nantes, se trouve un bateau de guerre : le Maillé-Brézé, vestige honteux du militarisme qui pollue le paysage. Coque grisâtre et canons dressés vers le ciel, on se passerait volontiers de ce vaisseau qui a sillonné les mers au service de l’impérialisme français, désormais transformé en «musée».

Depuis quelques mois, les balades étaient plus belles au bas du quartier Chantenay : la machine de mort flottante avait disparu, partie se refaire une beauté aux chantiers navals de Saint-Nazaire. Malheureusement, le bateau n’a pas coulé sur le chemin du retour, et le Maillé-Brézé est revenu à Nantes beau comme un canon neuf.

Le carénage du Maillé-Brezé a coûté un million d’euros, et c’est bien entendu de l’argent public qui a financé en grande partie l’opération. Dans le budget de l’association Nantes Marine Tradition, qui a la gestion du bateau-musée, on retrouve une enveloppe de 450.000 euros provenant de la DRAC, comme s’il s’agissait de culture. Presse Océan relève également des subventions de Nantes Métropole et de la région pour 150.000€ chacune. Enfin, l’association a aussi été aidée par la Fondation du Patrimoine et la multinationale Total. Un organisme de défiscalisation pour la sauvegarde du patrimoine des plus riches et une des entreprises les plus meurtrières de la planète : l’argent n’a pas d’odeur.

“Le Maillé-Brézé a fait son retour sur les quais de Nantes ce lundi à midi” annonçait France 3 le 29 juillet. Depuis un mois, les touristes peuvent donc à nouveau venir visiter cette machine de guerre coloniale. Les nantaises et les nantais auraient peut-être préféré pouvoir admirer la Loire sans que le militarisme leur gâche le paysage, et que leur argent soit dépensé dans les hôpitaux et les écoles plutôt que dans la propagande de guerre.

Revendiquant 20.000 visiteurs par an, le Maillé-Brézé accueille principalement des scolaires et des fans de l’armée. Un Conditionnement militariste bien éloigné des missions de la DRAC pour la culture. Le musée militaire flottant est pourtant subventionné chaque année par la DRAC pour éviter de couler, alors que le monde de la culture ne cesse de réclamer des moyens au point d’avoir muré l’entrée du bâtiment en 2022.


Et si la prochaine action culturelle nantaise consistait à couler le Maillé-Brézé ?


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3 réflexions au sujet de « Nantes : l’argent destiné à la culture sert à rénover un bateau de guerre »

  1. Si l’elite aime la guerre c’est qu’elle ne la paye ni de son argent ni de son sang, mais avec celui du peuple.

  2. L’élite est soumise au patronat et aux lobbies sa seule force c’est qu’elle est cheffe des armées, en France elle n’a juste qu’à s’aligner sur l’élite américaine pour vivre sa passion de la barbarie comme par exemple en Syrie, en Irak, au Mali en Ukraine et en Palestine . Elle viendra ensuite nous parler de patriotisme alors qu’elle se fiche complètement de la democratie, qu’elle agira dans les conflits militaires en Syrie, en Irak, au Mali, en Ukraine, en Palestine sans concertation avec le peuple ou le parlement. A savoir que le patriotisme que l’élite vient affiché avec ce navire de guerre, c’est du bidon, cette soit disante patriote se fiche complètement de l’évasion fiscale, de la delocalisation des entreprises, de la solidarité, de l’éducation et de la santé des citoyens qui n’ont pas beaucoup d’argent et même de l’appauvrissement de la population, parce que ce qui compte pour l’élite c’est son statue de cheffe des armées, cheffe de barbarie et de guerre, ce statue qu’elle a rêvé au moment où elle se faisait biberonner à coup d’histoire Napoléonienne ou Hitlérienne.

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