Samedi 12 octobre, le Ministre de l’enseignement supérieur Patrick Hetzel s’est personnellement rendu à un événement de l’UNI, un groupuscule néofasciste.
L’intitulé de ce congrès était «Retrouver la droite, pour que la France reste la France», tout un programme. Sur Twitter, l’organisation s’est félicitée de la présence du ministre Patrick Hetzel pour «présenter son projet et entendre les propositions de l’UNI». Le groupe a conclu : «Merci d’être aux côtés de l’UNI monsieur le ministre !». Une victoire idéologique, surtout qu’il s’agit de la première initiative du ministre depuis sa nomination.
L’UNI, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit de «l’Union nationale inter-universitaire», une organisation étudiante d’extrême droite qui a été fondée après mai 1968 pour combattre les «gauchistes» dans les facs. Ce groupuscule est alors créé avec le soutien politique, financier et physique du Service d’action civique, le SAC, la «police parallèle» de la droite au pouvoir.
Le SAC multiplie les violences, y compris armées, contre la gauche dans la France des années 1960 et 1970 : des passages à tabac de colleurs d’affiches communistes lors de campagnes électorales, des tirs à balles réelles contre des militants. Parmi les crimes attribués au groupe, l’exécution par balle d’un jeune colleur d’affiche du PCF, l’assassinat d’une femme à Aix en Provence en 1970, l’exécution d’une balle en pleine tête d’un ouvrier sur un piquet de grève… Une vraie milice mafieuse, chargée de terroriser la gauche française pendant la guerre froide.
Durant la révolte de Mai 68, les équipes du SAC, déguisées en ambulanciers, ramassent des manifestants pour aller les tabasser dans leur QG. En 1981, un responsable du SAC est abattu avec sa famille par ses propres camarades qui le soupçonnent de «trahison», ce qui pousse le gouvernement à dissoudre le groupe.
Voilà pour les origines de l’UNI, qui naît donc grâce à d’importants financements de barbouzes de droite et d’extrême droite. Depuis 50 ans, le groupuscule étudiant multiplie les actions contre les mouvements sociaux dans les universités, tente de débloquer les facs, agresse de jeunes militants. Pour s’opposer aux luttes étudiantes, l’UNI s’est alliée avec les néo-nazis du GUD et du Parti des Forces Nouvelles qui organisait des attentats visant à provoquer une guerre raciale en France. Deux groupes aujourd’hui dissous.
Au sein de l’UNI se côtoient depuis des décennies des militants de droite et d’extrême droite. On y trouve des fascistes, des sarkozystes ou encore des royalistes. Le groupe a fourni au Front National et à l’UMP puis à LR beaucoup de ses futurs cadres. Dans la rue, l’UNI s’oppose aux droits des personnes homosexuelles, milite pour les réformes des retraites successives de la droite, et soutient les reculs sociaux. Médiapart a révélé qu’au sein même des locaux toulousains de l’UNI, un militant a été photographié en train de réaliser un salut nazi devant le drapeau français. Suite logique, en 2022, l’UNI a mené la campagne d’Eric Zemmour, assumant un positionnement clairement néofasciste.
Qui est Patrick Hetzel, le nouveau Ministre de l’Enseignement supérieur ?
Un politicien d’extrême droite. Il a voté contre la constitutionnalisation de l’IVG, contre la PMA et contre le mariage pour toutes et tous. Patrick Hetzel a également déposé une proposition de loi contre «les dérives islamo-gauchistes dans l’enseignement supérieur». Il est donc en guerre ouverte à l’égard des enseignant-es et des étudiant-es, qu’il suspecte d’être des opposant-es à ses idées réactionnaires.
Voilà qui a été nommé à la tête de l’université française. Autant nommer directement Cyril Hanouna pour gérer les facs. Sa nomination est une déclaration de guerre à la recherche scientifique et aux libertés académiques.
Début octobre, Patrick Hetzel a porté une nouvelle attaque contre la liberté d’expression dans les facs. Pour empêcher toute mobilisation pour la Palestine, il a envoyé un communiqué menaçant aux présidents d’université et aux directeurs d’établissements d’enseignement supérieur pour leur rappeler leur «rôle dans la prévention de risques éventuels pour la sécurité au sein de leur établissement», dans le cas d’expressions éventuelles pour Gaza et le Liban.
Une circulaire envoyée aux présidents d’universités leur a intimé qu’«en vertu de la loi, ils sont responsables “du maintien de l’ordre” et “de la sécurité dans l’enceinte de l’établissement”», et qu’il leur appartient «de faire usage de (leurs) pouvoirs de police pour prévenir tout risque de trouble».
Autrement dit, Patrick Hetzel appelle à réprimer toute expression pro-palestinienne et plus généralement militante dans les facs, mais cela ne le dérange pas de soutenir publiquement une conférence d’extrême droite. Lors du même congrès, l’avocat réactionnaire et chroniqueur de Cnews Thibault de Montbrial était également présent, et a exprimé ses remerciements «aux militants et aux cadres de l’UNI pour leur accueil phénoménal, bravo pour leur engagement précieux contre l’extrême-gauche et l’islamisme à l’Université». Voilà les camarades du nouveau ministre. Nous avons un militant d’extrême droite à la tête de l’université française !
Le RN est au pouvoir de fait, il est donc logique que le clan Le Pen soutienne le gouvernement en place. C’est le sien. Le dernier acte du macronisme pourrissant, après avoir volé le pouvoir grâce au vote «barrage» et après avoir écrasé dans le sang les contestations sociales, aura été d’organiser un coup d’État au service de l’extrême droite.
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2 réflexions au sujet de « Le ministre de l’Enseignement Supérieur Patrick Hetzel est un néofasciste »
Dans les universités et les fac en France, les facsistes arrivent à donner le sentiment aux étudiant.e.s , qu’être de gauche c’est avoir des idées au service d’un combat social devenu ringard. Les Nazillons gagnent du terrain , ils instrumentalisent les faits divers et réussissent à provoquer des grands rassemblements d’extrême droite dans les rues de nos grandes villes sans que le camp d’en face puisse apporter une repose suffisante . Le facsisme à envahi les universités, les fac, et les rues comme il a envahi l’Etat , le patronat et les médias inféodés.
Marechalistes, SAC, Gudars, Action Française, cagoulards, synarches, royalistes, bonapartistes : la diversité au pouvoir , oui ! Mais la diversité des fafs …. ha tient justement j’ai failli les oublier ceux là ; les sous produits de la French American Fondation. Puisqu’on vous dit qu’ils sont pour la diversité : ils ont même été chercher du néocon en Amérique !
Moi je m’étonne encore qu’il n’ait pas été chercher Meyer Habib notre fondu savoyard.
Père Castor ; raconte nous comment tu a empêché l’arrivé de la bête immonde au pouvoir avec ton bulletin de vote ! /s