158 morts. C’est le bilan provisoire des inondations massives qui ont frappé la région de Valence, en Espagne, le 29 octobre. Un chiffre qui «va augmenter parce que nous partons du principe qu’il y a de nombreux disparus» a prévenu le ministre de la Politique territoriale. 1.000 militaires, 1.500 policiers et des hélicoptères ont été déployés et les écoles ont été fermées.
C’est l’une des plus grandes catastrophes météorologiques de l’histoire récente en Europe. Imaginez une ville de la taille de Lyon, avec des quartiers sous l’eau, des communes environnantes dévastées, des dégâts énormes et plus de 150 morts. Valence avait déjà connu une crue majeure, en 1957, qui avait traumatisé la ville. Mais cette crue avait fait deux fois moins de morts alors que la ville était moins moderne et équipée. Suite à ce drame, le lit du fleuve qui traverse Valence avait été comblé et détourné. En 2024, cela n’a pas suffi, vu la violence inouïe des précipitations.
Cette tragédie révèle à la fois la gestion désastreuse de l’extrême droite lorsqu’elle dirige une région et la violence de classe qui accompagne les catastrophes écologiques.
Incompétence criminelle du gouvernement local d’extrême droite
À l’été 2023, Valence est devenu le laboratoire du rapprochement entre le Parti populaire – le grand parti de droite – et le mouvement Vox – un parti néofasciste en pleine ascension en Espagne. Si on devait trouver un équivalent en France, une alliance locale entre LR, le RN et Reconquête.
À la tête de Valence donc, un gouvernement ouvertement climato-sceptique et anti-écologiste. Carlos Mazon, le politicien à la tête de la Généralité de Valence, a créé une coalition avec Vox : il a supprimé une loi mémorielle condamnant le franquisme, une loi sur les violences conjugales et démantelé l’Unité de réponse aux urgences de Valence. La destruction d’un service public qui avait été créé par la gauche et qui aurait pu sauver des vies ces derniers jours.
Dans la même logique, ce gouvernement a fait preuve d’une incurie criminelle avant l’inondation. L’agence météo espagnole avait pourtant annoncé la tempête 5 jours en avance, puis émis une «alerte rouge», le plus haut niveau, pour la région de Valence le 29 dès le matin.
Malgré ces prévisions, à 13 heures, le président de la région diffusait un message rassurant, affirmant que la «tempête se dépla[çait]» et que «son intensité [devait] diminuer autour de 18 heures». C’est l’exact inverse qui s’est produit. Vers 17 heures, un organisme d’urgence a finalement été mis en place. À 20 heures, les Valenciens recevaient enfin une alerte sur leurs téléphones pour leur dire de rester en sécurité.
Trop tard. Des communes étaient déjà sous l’eau. Des milliers de personnes étaient restées sur leur lieu de travail ou sorties l’après-midi et se sont retrouvées bloquées sur les routes, prises dans de véritable torrents meurtriers, contraintes d’abandonner sur place leurs véhicules pour trouver un refuge. Certaines sont mortes.
La droite climato-sceptique au pouvoir, c’est non seulement des politiques qui augmentent la vulnérabilité face aux catastrophes climatiques – dans le cas de Valence, un bétonnage massif au service de l’industrie du tourisme par exemple – mais aussi la mise en danger de la population une fois la catastrophe arrivée.
La lutte des classes au cœur du désastre
Alors que l’Espagne compte ses morts, de nombreuses vidéos des inondations font scandale chez nos voisins : elles montrent des camions de Mercadona, l’enseigne de grande distribution, équivalent de Leclerc ou Carrefour, du livreur DHL ou de bus publics cernés par les inondations. Une autre montre des salariés coincés dans un entrepôt IKEA, complètement entourés par les flots, dans le plus grand centre commercial de Valence.
Ce sont autant de travailleurs et travailleuses qui ont été mises en danger : envoyées sur les routes ou à leur poste par leurs patrons, alors que le déluge arrivait… Pas question de toucher aux profits, et peu importe la vie des prolétaires.
À Barcelone, ville au nord de Valence également menacée d’inondations, l’entreprise de livraison Glovo a même lancé des promotions en pleine tempête, pour inciter ses clients à rester chez soi et commander à manger, au mépris total de ses employés qui, eux, ont dû sortir travailler.
Tout ceci est un aperçu du monde actuel. En cas de désastre, les riches, qui sont par ailleurs responsables de l’écrasante majorité de la pollution, resteront bien à l’abri dans leurs tours ou leur bunkers, servis par du petit personnel, pendant que la majorité de la population et en particulier les classes laborieuses, subiront de plein fouet le chaos climatique.
2 réflexions au sujet de « Valence : désastre climatique, lutte de classes et gouvernance d’extrême droite »
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