Inversion du réel, nouvel épisode
«Selon mon père et moi, le RN est rentré dans l’arc républicain». C’est ce qu’a déclaré Arno Klarsfeld le 1er novembre 2024 sur la chaine Cnews. Cet homme est «avocat», proche de Sarkozy, ancien soldat de l’armée israélienne, fanatiquement sioniste et pro-Trump.
Sa notoriété médiatique, il la doit essentiellement à son papa, Serge Klarsfeld, qui a échappé à la Gestapo en 1943 et qui a traqué les nazis après-guerre. Klarsfeld père, âgé de 89 ans aujourd’hui, a lui aussi basculé à l’extrême droite par soutien inconditionnel à Israël.
En décembre 2023, Arno Klarsfeld estimait que le RN est un «allié» de la lutte contre l’antisémitisme et démontrait son absence totale de culture historique et d’humanité : «Pour moi, un parti d’extrême droite ne peut être appelé d’extrême droite que s’il est antijuif». Si demain, un parti exterminait les musulman-nes, les tziganes, les homosexuel-le.s ou toute autre minorité, mais qu’il épargnait les juifs et juives, Klarsfeld ne le considérera pas comme étant d’extrême droite. C’est du suprémacisme et du racisme.
En juin 2024, avant les élections législatives, le même expliquait qu’il préfère «sans hésitation» voter Le Pen que Mélenchon : «Le RN soutient les juifs et soutient l’État d’Israël. Il est donc normal qu’entre un parti antisémite et un parti pro-juif, je voterai pour un parti pro-juif». Suprémacisme encore.
Derrière ces déclarations, un opération de grande inversion des valeurs et des mots. La notion d’antisémitisme est méthodiquement détruite et vidée de son sens par les supporters de Netanyahou.
Depuis un an, les sionistes ont qualifié « d’antisémite » et « d’anti-républicain » à peu près tout le monde : la France Insoumise, les Verts – pourtant très timorés sur la question palestinienne –, le Pape – puisqu’il a appelé au cessez-le-feu à Gaza –, l’ONU – organisation internationale fondée après la deuxième guerre mondiale pour tenter d’éviter de nouvelles guerres et génocides –, les organisations humanitaires, Dominique de Villepin – pourtant homme de droite.
Les gens qui «boycottent» Cyril Hanouna ont aussi été traités d’antisémites dans les médias de Bolloré. Mais aussi la plupart des dirigeants des pays du Sud global, comme le président brésilien Lula, qui a dénoncé le génocide à Gaza. Même Macron, pourtant soutien inconditionnel d’Israël, a été qualifié d’antisémite après avoir dénoncé l’agression contre le Liban.
Mais alors, qui n’est pas antisémite aux yeux des fanatiques pro-Israël ? Qui reste-t-il ? C’est simple : les néo-nazis !
Les seuls partis «validés» par les sionistes sont les partis d’extrême droite, et notamment en France, le Rassemblement National, fondé par des collaborationniste et des nazis, et Reconquête, qui ne cache pas son idéologie pétainiste et révisionniste. Alain Finkielkraut, «philosophe» réactionnaire, lui aussi farouchement pro-israélien, a même récemment organisé une conférence avec l’Action Française, la plus vieille et la plus violente organisation antisémite de l’histoire française. Et ce sont ces gens qui veulent paralyser toute mobilisation pour le peuple palestinien avec leurs accusations diffamatoires…
L’inversion est absolue, vertigineuse. Mais elle est cohérente avec la ligne politique de Netanyahou, qui déclarait dès 2015 : «Hitler ne souhaitait pas exterminer les juifs», affirmant que les palestiniens seraient les vrais responsables de la Shoah. Des propos révisionnistes.
Une réflexion au sujet de « Devinette : qui n’a pas été traité « d’antisémite » ou « d’anti-républicain » ? »
Le petit facsiste qui sommeil dans chacun des bourgeois, se réveil dès qu’ils considèrent que leur périmetre est menacé