Le point sur la situation :

Les bombardements s’intensifient
Avec un immense sadisme, l’armée israélienne profite de l’annonce d’un cessez-le-feu imminent pour augmenter ses frappes sur Gaza. La défense civile a annoncé le 16 janvier avoir recensé au moins «73 morts, dont 20 enfants et 25 femmes» depuis l’annonce de l’accord de trêve, en raison d’une «forte intensification» des bombardements.
Le ministère de la santé de la bande de Gaza a annoncé qu’au moins 81 personnes avaient été tuées dans le territoire palestinien au cours des dernières 24 heures. L’armée israélienne ne s’en cache pas, elle annonce avoir frappé «cinquante cibles» dans la bande de Gaza au cours de la journée.
Dans ces bombardements meurtriers, deux journalistes ont été tués : Ahmed Al Shiah, tué par Israël quelques minutes avant l’annonce du cessez-le-feu le 15 janvier, et Ahmed Abu Al-Rous, qui venait de poster une vidéo où il se réjouissait d’une trêve prochaine, qui venait d’être annoncée. Plus de 160 journalistes ont été tués à Gaza en quinze mois, ce qui en fait l’endroit le plus dangereux du monde pour la presse, et le conflit le plus meurtrier pour les journalistes depuis des décennies.
Les fascistes sionistes font barrage au cessez-le-feu
Ce jeudi, des manifestations anti-cessez-le-feu ont eu lieu en Israël. Des centaines de manifestants d’extrême droite ont marché vers le bureau du premier ministre à Jérusalem pour dénoncer l’accord entre Israël et le Hamas.
N’oublions pas que ces tendances politiques n’ont jamais reculé devant le terrorisme pour empêcher toute possibilité de paix. Ce sont ces mêmes réseaux fascistes qui avaient assassiné le Premier Ministre israélien Yitzhak Rabin en 1995, alors qu’un accord allait être conclu avec l’autorité palestinienne.
Des ministres veulent poursuivre le génocide
Le gouvernement israélien doit se réunir demain pour voter l’accord de cessez-le-feu, et le ministre de la sécurité nationale israélien, le fasciste Itamar Ben Gvir, a déjà déclaré qu’il démissionnerait du gouvernement si celui-ci validait la trêve, qu’il juge «irresponsable».
Ben Gvir, qui rêve d’un «Grand Israël» ethnique et religieux, et qui a armé les colons pour commettre des assassinats de palestiniens en Cisjordanie, a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il fallait «arrêter complètement l’aide humanitaire» à destination de Gaza afin d’obtenir «la libération des otages».
Un autre ministre d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a déclaré mercredi que « l’accord qui sera présenté au gouvernement est un accord mauvais et dangereux pour la sécurité de l’État d’Israël », et que son parti votera contre. Une tendance de fond dans la société israélienne désire poursuivre l’opération génocidaire, et refuse toute possibilité de paix.
Le double jeu de Netanyahou
Le bureau de Benyamin Netanyahou a passé sa journée à prétendre que le Hamas serait revenu sur certains points de l’accord de cessez-le-feu et serait en train de créer une «crise» de dernière minute dans la finalisation de l’accord de libération des otages. Un mensonge visant à compromettre le processus.
En réalité, l’accord de cessez-le-feu discuté actuellement est identique à celui proposé il y a plusieurs mois par le Hamas. Un accord qui avait été refusé par Israël.
Une mise en scène ?
L’accord prévoit trois phases : la première, à partir de dimanche et pour une durée de six semaines, avec l’arrêt des combats. Puis une phase 2, avec la libération des otages restants et le retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza. Enfin, une phase 3 qui permettrait de démarrer la reconstruction.
Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël à Paris, n’y croit pas. Pour lui, «l’effet Trump a été déterminant» et a poussé Netanyahou a concéder un accord, mais le diplomate pense qu’il joue double jeu. «Ce qu’il vend à sa base et à ses partenaires d’extrême droite au sein de la coalition, c’est que la guerre va recommencer, aussi dévastatrice qu’avant, entre les deux phases. Et qu’il n’y aura jamais de deuxième phase [du cessez-le-feu]. C’est ce qu’il donne à entendre entre les lignes. C’est un effort désespéré de montrer à l’opinion qu’il garde la maîtrise des événements».
Pour l’heure, en dépit des annonces, le massacre continue. Cela pourrait n’être qu’une pause très temporaire, avant une reprise des offensives sous la pression des fascistes messianiques qui gouvernent Israël, et qui ne cachent pas depuis octobre 2023 leur volonté de coloniser Gaza.
Malgré toutes ces incertitudes, puisse l’arrêt des armes permettre aux survivant-es de reprendre des forces, de compter leurs morts et de panser leurs plaies.
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