Les fascistes israéliens menacent la flottille pour Gaza, les dockers de Gênes promettent des représailles en cas de répression


Les membres de la flottille «regretteront d’être arrivés ici» menace Israël. «Si nous perdons le contact avec nos camarades, même pour 20 minutes, nous bloquerons l’Europe» répondent les dockers


Un porte conteneurs dans le port de Gênes, qui pourraient être bloqué en cas d'attaque de la flottille par Israël.

Après avoir attaqué deux navires humanitaires dans les eaux internationales cet été, Israël fait face à une flottille pour Gaza composée de dizaines de navires, qui vont à leur tour tenter de briser le blocus imposé à l’enclave palestinienne. Cette armada nommée «Global Sumud Flotilla», qui prend actuellement la mer depuis l’Espagne, la Grèce, la Sicile et la Tunisie, est violemment menacée par les fascistes israéliens.

Le 31 août, une réunion à huis clos s’est tenue dans la résidence officielle de Netanyahou, pour réfléchir aux manières de stopper la flotte pour Gaza. Le ministre de la Sécurité nationale, le fasciste Itamar Ben-Gvir, souhaite utiliser l’arsenal anti-terroriste pour frapper les équipages des navires internationalistes. Il prône une «stratégie dissuasive» beaucoup plus dure que celle qui a visé les précédents navires, qui avaient pourtant été pris d’assaut par des soldats israéliens, qui avaient kidnappé et emprisonné toutes les personnes à bord.

Ben Gvir trouve que ce n’était pas assez : un court passage en cellule avant un rapatriement en avion était trop «doux» selon le ministre, qui préfère utiliser de véritables méthodes de terreur. Un journal israélien explique que le ministre veut «détenir les militants dans des conditions dignes de prisonniers terroristes – sans télévision ni radio, sans repas de qualité supérieure et avec une détention prolongée plutôt qu’une simple garde à vue d’une nuit».

Les prisons citées par Ben Gvir sont décrites comme des «enfers carcéraux» par les détenus palestiniens qui y ont séjourné. Le ministre estime que «après plusieurs semaines dans les prisons [antiterroristes] de Ktzi’ot et Damon, ils regretteront d’être arrivés ici. Nous devons leur ôter la volonté de tenter une nouvelle fois leur chance». Le ministre veut aussi créer un fichier de «chaque individu [membre de la flottille]». Il menace donc ouvertement des ressortissants européens de détention inhumaine, certain de son impunité.

Le 31 août, le syndicat des dockers de Gênes a publié une vidéo virale dans laquelle il promet des représailles en cas de répression de la flottille. Un salarié du port italien, membre de l’USB – Union des syndicats de base – déclare : «Si nous perdons le contact avec nos bateaux, avec nos compagnons ne serait-ce que pendant vingt minutes, nous bloquerons toute l’Europe».

«Je tiens à le dire clairement à tous» souligne le syndicaliste depuis une scène installée dans le port à l’occasion du départ de la flottille. «Vers la mi-septembre, ces bateaux arriveront près des côtes de Gaza» explique-t-il, en cas de répression, la réaction sera immédiate : «Avec notre syndicat USB, avec tous les dockers présents sur place, avec toute la ville de Gênes, 13.000 à 14.000 conteneurs quittent cette région chaque année pour Israël ; pas un seul clou n’en sortira». «Nos filles et nos garçons doivent rentrer sans une égratignure» conclut le docker.

Les ouvriers portuaires sont un maillon crucial du commerce mondial, et ont plusieurs fois manifesté leur soutien à la Palestine. En juin, les dockers du port de Fos-sur-Mer, près de Marseille, ont empêché l’embarquement de 14 tonnes de pièces détachées pour fusils mitrailleurs destinées à Israël : «Pas question de participer au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien» avaient-ils affirmé. Le «conteneur rempli de maillons […] avait été mis de côté» et les ouvriers ne l’ont pas chargé sur le bateau expliquait un communiqué.

Le même navire devait ensuite accoster à Gênes, mais là aussi, les travailleurs locaux avaient pris le relais, en organisant un rassemblement à l’entrée du port. Dans cette ville, dès 2019, les dockers protestaient contre les cargaisons d’armes saoudiennes destinées à la guerre au Yémen. Depuis, les travailleurs du port se sont organisés en collectif et se mobilisent régulièrement pour refuser la complicité de crimes de guerre, ils ont déjà refusé de charger des conteneurs pour Israël en 2023.

L’été dernier, un gigantesque pétrolier militaire, battant pavillon des États-Unis et pouvant transporter 300.000 barils de carburant, sillonnait la Méditerranée pour se fournir et ravitailler l’aviation de guerre israélienne. En Espagne, le navire avait été empêché d’accoster à Gibraltar suite à la mobilisation de collectifs pour la Palestine. Le 30 juillet 2024, il n’avait pas pu s’arrêter dans le port.

Hors d’Europe, d’autres actions ont eu lieu. Le 20 avril dernier, à Tanger, grand port du nord du Maroc, 1500 personnes ont manifesté contre l’accostage d’un navire affrété par l’armateur danois Maersk : un porte-conteneur suspecté de transporter des pièces d’avions militaires vers Israël. Les dockers de Tanger ont refusé de charger le matériel.

La guerre repose avant tout sur la logistique : fabrication et fourniture d’armes, ingénierie, carburant, transport… Sans les travailleurs et les travailleuses, aucune opération militaire n’est possible. La grève et le blocage ont toujours été les meilleurs moyens d’empêcher les massacres militaristes et les génocides. Lorsqu’elle applique l’internationalisme, la classe ouvrière peut arrêter les guerres capitalistes et coloniales.

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