La ville de Gaza en cours d’anéantissement, l’ancien chef de l’armée israélienne reconnaît plus de 200.000 victimes

«Gaza brûle, l’armée frappe d’une main de fer» déclare fièrement le ministre de la défense israélien, Israel Katz, qui se félicite qu’un nouveau cran dans la violence soit franchi ces dernières heures. Nous sommes le 16 septembre 2025, l’opération génocidaire israélienne dure depuis quasiment 2 ans à Gaza, et sa phase finale est en cours.
La nuit dernière, d’intenses bombardements ont visé la ville de Gaza, au cœur de l’enclave. Benjamin Netanyahou annonce ce matin qu’une «opération de grande envergure» est lancée. Il avait massé des dizaines de milliers de soldats ces derniers jours pour préparer l’attaque. Il resterait 650.000 personnes prises au piège dans la ville de Gaza selon les dernières estimations, la défense civile palestinienne craint «un massacre majeur».
Nous assistons à un crime contre l’humanité fasciste en direct, sous nos yeux. La barbarie filmée et diffusée à la face du monde. Des soldats israéliens ont récemment publié sur les réseaux sociaux des vidéos où ils jouent dans un immeuble dévasté, sur le cheval à bascule d’un enfant de Gaza. Un enfant probablement tué avec sa famille, ou subissant la famine. Rire sadique et déshumanisation absolue, dignes des pires heures de l’humanité.
Plus de 200.000 victimes
L’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, vient de reconnaître que les forces israéliennes ont causé plus de 200.000 victimes palestiniennes depuis le début du génocide à Gaza. «Plus de 10% des 2,2 millions d’habitants de Gaza ont été tués ou blessés — plus de 200.000 personnes» a-t-il déclaré dans un enregistrement publié par le site Ynet. Ce militaire a quitté ses fonctions en mars dernier, après avoir dirigé l’armée pendant les 17 premiers mois de l’attaque.
Halevi fait cette autre confession : «Pas une seule fois on ne m’a imposé de restrictions. Pas une seule. Pas même l’avocate générale de l’armée». La destruction totale de Gaza et de son peuple est assumée depuis le début par les autorités israéliennes, qui ne s’en sont jamais cachées, parlant «d’animaux humains» et de «raser Gaza» dès le mois d’octobre 2023, ce qui n’a pas empêché les gouvernants occidentaux de les soutenir.
Ce chiffre admis par un haut gradé israélien est encore sous-évalué, car la plupart des victimes sont ensevelies sous les décombres, broyées sous les chars d’assaut, ou dans des zones inaccessibles et coupées de tout. L’administration et le système hospitalier de Gaza ont été anéantis, et il est impossible d’avoir un bilan précis des victimes. Selon différents experts, le nombre réel de morts serait encore bien supérieur.
83% de victimes civiles
À la fin du mois d’août, l’armée israélienne reconnaissait déjà qu’à Gaza, 83% des personnes tuées par l’armée israélienne depuis octobre 2023 étaient des civils. L’information provient d’une enquête du magazine israélien +972, de Local Call et du journal anglais The Guardian, basée sur les chiffres d’une base de données classifiée. Ce document interne à l’armée coloniale recensait les morts de combattants palestiniens. En comparant ce chiffre au nombre total de morts recensés à Gaza, les enquêteurs ont calculé que plus de 8 morts sur 10 dans l’enclave palestinienne n’étaient pas des combattants.
Un tel chiffre, venant des responsables du massacre eux-mêmes, démontre ce que personne ne peut plus ignorer : Israël extermine le peuple palestinien.
377.000 disparus à Gaza ?
On l’a dit, il est impossible d’avoir un bilan exact des pertes palestiniennes à Gaza. Un rapport de 9 pages publié le 1er juin dernier par le sociologue israélien Yaakov Garb a ouvert cette interrogation : où sont passés les 377.000 Palestiniens de Gaza «disparus» des chiffres de l’armée israélienne ?
Dans ce rapport qui traite des distributions de nourriture organisées par Israël, le chercheur se base sur les données militaires. Dans le recensement donné par l’armée israélienne, la population civile de Gaza est réunie dans trois «enclaves humanitaires» créées par Israël. Il y avait alors à Gaza-ville une population évaluée à 1 million de personnes, dans le centre de Gaza 350.000 survivants, et Mawasi, sur la côté sud de Gaza, avec 500.000 personnes. Soit au total 1,85 million d’êtres humains.
Avant le 7 octobre 2023, Gaza comptait pourtant environ 2,227 millions d’habitants, selon les sources officielles. Il manquerait donc environ 377.000 personnes – sans compter les naissances qui ont eu lieu depuis plus d’un an et demi – qui n’apparaissent dans aucune des trois zones des données israéliennes.
Ces chiffres sont peu précis, car soustraire une estimation «à la louche» d’un chiffre exact n’a que peu de sens, mais on peut supposer qu’il manque plusieurs centaines de milliers de personnes dans l’enclave. Sont-elles décédées ? Se trouvent-elles hors des trois zones où Israël a regroupé les survivants ? Sont-elles non comptabilisées ? 377.000 disparus, cela représenterait quasiment 20% de la population de Gaza.
The Lancet, l’une des revues médicales les plus importantes du monde, expliquait dans une étude parue le 5 juillet 2024, il y a donc plus d’un an, que le nombre de morts dans la bande de Gaza s’élevait en réalité à 186.000. «Lors des conflits récents, le nombre de décès indirects est de trois à 15 fois supérieur au nombre de décès directs» estimaient les spécialistes. À Gaza, ils choisissent «une estimation prudente de quatre décès indirects pour un décès direct». Ainsi, «sur les 37.396 décès signalés» communiqués à l’époque, «il n’est pas invraisemblable d’estimer que jusqu’à 186.000, voire plus, pourraient être imputables au conflit actuel à Gaza». C’était l’an dernier, et ce chiffre a fortement augmenté depuis.
L’ONU confirme qu’il s’agit d’un génocide
Un rapport publié ce mardi par l’ONU estime que l’État hébreu commet quatre des cinq catégories de faits qui définissent le crime de génocide, selon la convention de 1948. Ce rapport, très détaillé, est rédigé par les enquêteurs des Nations Unies, qui jugent qu’il s’agit bien d’un génocide tel que défini par une convention adoptée en 1948 par les États membres après la Shoah : «Un crime commis dans l’intention de détruire, ou tout, ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux». Ce document paraît après que de nombreux experts, historiens, juristes, aient déjà qualifié l’opération en cours de génocide.
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