
La politique française est devenue un épisode géant de South Park, ou un exercice de trolling géant. À moins qu’il ne s’agisse d’une expérience sociale à l’échelle d’un pays entier, pour tester jusqu’où peut aller une classe politique corrompue et obscène avant de provoquer une guerre civile ?
Le maire de Nice Christian Estrosi vient d’annoncer le 29 septembre qu’il allait donner le nom de Nicolas Sarkozy au futur parvis de l’hôtel de sa police municipale. Ce vieux copain du clan Sarkozy, désormais proche de Macron, a bien mérité une laisse d’or.
La provocation est totale : Sarkozy sacralisé de son vivant, juste après avoir été condamné pour la troisième fois par la justice, et pour baptiser une place consacrée à la police dans l’une des villes les plus sécuritaires de France. Et le plus fou, c’est qu’Estrosi déclare que cette décision vise à «saluer l’action déterminante que Sarkozy a menée, d’abord comme ministre de l’Intérieur puis comme président de la République, en faisant de la sécurité une priorité nationale». Tout est sidérant dans cette phrase. Il a même osé : «C’est un geste de décence et d’amitié». Les mots sont systématiquement renversés.
Cette opération démontre que la caste qui hurle à l’insécurité et veut emprisonner le moindre petit voleur se moque totalement des faits, et qu’elle fera toujours bloc pour défendre sa classe de criminels en col blanc. La police est une institution au service des dominants, et n’a jamais été au service de la population : c’est Estrosi lui-même qui le démontre par sa décision.
Dans le même registre, le 18 juin, Bruno Retailleau annonçait le lancement d’une «vaste campagne d’adhésion aux Républicain» avec un slogan fabuleux : «La France des honnêtes gens». Qui est le génie incompris du marketing qui a validé une telle campagne ? S’agit-il d’un troll infiltré au cabinet de Retailleau ?
Car tout le monde le sait, Les Républicains, c’est le parti le plus malhonnête de l’histoire contemporaine de la France. Un parti qui a placé l’escroquerie, le détournement de fond et le mensonge au rang de disciplines olympiques. On y trouve François Fillon le corrompu, condamné à quatre ans de prison avec sursis et de 10 ans d’inéligibilité dans l’affaire de l’emploi fictif de sa femme. La fripouille Laurent Wauquiez, qui a détourné des milliers d’euros d’argent public pour s’offrir des banquets luxueux avec ses copains ou des restos de luxe avec des journalistes d’extrême droite. Le couple Balkany condamné pour blanchiment de fraude fiscale. Jean-François Copé, maire de la commune de Meaux mais habitant dans le 16e arrondissement de Paris, qui a fait payer à ses administrés un véhicule et deux chauffeurs pour se déplacer entre les deux endroits, le tout pour 126.315 € par an en moyenne entre 2016 et 2021.
On pourrait continuer avec Brice Hortefeux, surnommé «le nazi» par ses collègues, condamné pour injure raciale, mis en examen en 2020 pour association de malfaiteurs, et contre qui le Parquet National Financier a requis en 2025 trois ans de prison et 150.000 euros d’amende dans l’affaire Libyenne. Alain Juppé, condamné pour abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux, et prise illégale d’intérêt. Serge Dassault le marchand d’arme, condamné pour corruption, notamment pour avoir acheté des voix en distribuant des billets. Éric Woerth poursuivi pour recel. Rachida Dati visée par une affaire pour corruption et trafic d’influence. Darmanin, ancien LR, accusé de viols. Et on ne parle même pas des tauliers historiques de la droite française comme Pasqua, Chirac, Tibéri et autres escrocs, dont LR est issu.
Puisque plus rien n’a de sens, autant rigoler un peu. Suggérons à la droite française d’autres idées de noms pour les lieux publics. Pourquoi pas une rue Balkany qui mènerait à un Palais de Justice ? Et une avenue Fillon dans un quartier où se trouvent des tailleurs de luxe ? Un boulevard De Rugy pour saluer les amateurs de fruits de mer ? Une Place Benalla comme nouveau nom de la Place Beauveau ? Une rue Retailleau pour remplacer une rue au nom d’un Résistant ? Qui dit mieux ?
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