Une semaine de mobilisations de la jeunesse


Même si l’ambiance semble crépusculaire et qu’un sentiment d’apathie peut dominer, de nombreuses révoltes et actions passent sous les radars médiatiques. La semaine passée : trois mobilisations de la jeunesse qu’il faut mettre en lumière.


Les mobilisations de la semaine dans la jeunesse : Carnaval des luttes à Angoulême, blocus lycéen à Marseille et blocus étudiant à Rennes.

Carnaval des luttes à Angoulême

La semaine dernière avait lieu le 52e Festival international de la bande dessinée à Angoulême, grand rendez-vous des artistes et fans du 9ème art. À cette occasion, chaque année, des étudiant-es organisent un «carnaval des luttes». Initié par le collectif «Écoles d’art en danger», il porte la voix des secteurs de la culture et de la création qui sont particulièrement touchés par les politiques d’austérité et de privatisation. L’événement était annoncé samedi 1er février.

La préfecture a voulu interdire cette mobilisation avec des prétextes aussi honteux que fallacieux, évoquant le risque de terrorisme lié aux 10 ans de l’attentat de Charlie Hebdo.

Une grosse tête représentant Macron et un Quick repeint en noir lors du carnaval des luttes à Angoulême.

Cela n’a pas empêché le cortège festif et coloré de plus de 500 personnes de défiler dans la ville. Une banderole de tête appelait à partir «à l’assaut du château», suivi d’une grosse tête de Macron, de nombreuses pancartes et de déguisements. Les mots d’ordres : «sauvegarde des cultures populaires, des services publics et des biens communs», défense de «conditions de travail et de vies dignes», promotion d’un «monde solidaire contre toute forme d’oppression, de contrôle et de précarité». Devant la mairie, la police avait bloqué les accès. Des slogans et des happenings anticapitalistes ont eu lieu.

En fin de manifestation, la devanture d’un Quick, chaîne de fast-food et sponsor du festival de Bande Dessinée, a été repeint en noir.

Blocus contre le racisme à Marseille

Des tags racistes et fascistes ont été découverts dans la cité scolaire de Marseilleveyre, dans la cité phocéenne, le 20 janvier. «Nique les arabes», «À mort la gauchiasse» et «Bardella 2027», agrémentés d’excréments ont été laissés. Un acte de vandalisme dans un établissement scolaire qui a fait bien peu de bruit.

«C’était impensable qu’on ne réagisse pas. On a un peu l’impression que l’établissement a voulu étouffer l’affaire. Ils ont attendu mercredi pour en parler et ont minimisé» ont expliqué des lycéens qui ont organisé le blocus de l’établissement le 27 janvier.

En effet, la direction a été d’un silence étonnant sur ces faits, alors que la moindre prétendue « offense à la laïcité » soupçonnée dans un lycée crée un emballement médiatique instantané. Des centaines de jeunes se sont donc organisé, une AG a eu lieu accompagnée d’un blocus solide et de banderoles contre le racisme.

Résultat, la direction et les autorités marseillaises ont été obligées de communiquer, de dénoncer ces tags d’extrême-droite, et le proviseur va recevoir les élèves. Une petite victoire qui montre qu’il ne faut rien laisser passer.

Une banderole proclame "nique le racisme" sur un lycée de Marseille et un portail est bloqué par des poubelles à l'université Rennes 2.

Blocus étudiant à Rennes

Mardi 21 janvier, les étudiants et étudiantes ont bloqué l’accès de l’université Rennes 2 avec des barricades de poubelles, contre les menaces d’austérité qui visent l’enseignement supérieur, notamment la fermeture de places d’étudiant-es et la suppression de l’enseignement à distance, voire la mise sous tutelle du rectorat.

Un feu d’artifice a été tiré et un grand tag pour exiger la libération de Gino, antifasciste incarcéré et menacé d’extradition vers la Hongrie, a été réalisé.

Une Assemblée Générale a réuni 600 personnes, actant le blocus et l’occupation d’un bâtiment, alors qu’un appel à un mouvement national des universités circule et que le personnel s’est mis en grève. Cela donnera-t-il l’impulsion d’un futur mouvement étudiant ?

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