Vu de France, la Suisse est un pays apaisé et riche, avec des villes aseptisées et un climat politique calme. Pourtant, samedi 24 mai, les rues de Berne ont été remuantes. La sixième ville de Suisse en nombre d’habitants, et sa capitale de facto, majoritairement germanophone, a connu une forte mobilisation pour la Palestine.
Plus de 2000 personnes ont participé à une manifestation non autorisée et spontanée contre le génocide à Gaza. Dans le cortège, des slogans en français comme «tout le monde déteste la police», d’autres en anglais – «globalize intifada» – et des pancartes dénonçant la fausse neutralité Suisse.
Alors que la manifestation partait de la gare pour se rendre vers un pont menant au Palais fédéral, siège du pouvoir Suisse, la police a déchaîné sa violence. Elle a tiré des grenades lacrymogène, utilisé un canon à eau, lancé plusieurs charges à grands coups de matraque mais aussi tiré des balles en caoutchouc. Des enfants en bas âge ont été touchés par des gaz. Une vidéo montre un policier tirer au LBD à très courte distance vers le cortège de tête, ce qui est interdit.
Il faut rappeler que la Suisse ne fabrique pas que des horloge : le LBD utilisé par la police française, qui mutile chez nous, sort d’usines suisses de la firme Brügger & Thomet.
Face à cette répression, la foule a riposté par des tirs de feux d’artifice et de projectiles. Des tags sont apparus sur les murs. Les témoins cités par la presse ont été surpris par la violence de ces scènes.
Cette manifestation, par son ampleur, sa détermination et la répression qu’elle a suscité montre que partout, la question palestinienne est une boussole.
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