Série de pogroms meurtriers en Cisjordanie


Terreur fasciste contre les palestiniens sur fond de colonisation accélérée


Des colons israéliens mènent un pogrom dans un village de Cisjordanie, incendiant des maisons et des voitures.

Un déchaînement de violence armée contre des villageois palestiniens, avec des hurlements racistes, commis par des colons israéliens d’extrême droite. Des pogroms. C’est une réalité quasiment quotidienne désormais en Cisjordanie.

Ils s’appelaient Mourched, 35 ans, Mohammad, 21 ans, et Lotfi, 18 ans. Ils ont été assassinés le 25 juin dans leur village, Kafr Malik, situé à 17 kilomètres de Ramallah. Ce jour là, les villageois organisaient les funérailles d’un enfant de 13 ans tué deux jours plus tôt par un tir israélien. Une centaine de colons juifs suprémacistes en ont profité pour lancer un raid armé contre le village, semant la terreur et la mort.

«Ils sont arrivés vers 19 heures, ils ont commencé à incendier des voitures et à s’en prendre à nos maison. Les soldats étaient derrière les colons, et ils ont commencé à tirer» explique un villageois dans le journal Le Monde. Ce pogrom raciste a été organisé en concertation avec les autorités israéliennes. Les agresseurs ont brûlé les véhicules et certains domiciles, laissant derrière eux trois morts et six blessés.

Le même soir, à quelques kilomètres à peine de Kfar Malik, une bande de colons – peut-être la même – a attaqué un hameau bédouin près d’une localité chrétienne nommée Taybeh. Là aussi, des voitures ont été incendiées. De l’essence a été répandue sur la fenêtre d’une chambre où se trouvaient une mère et ses deux petites filles.

Ces attaques terroristes visent à accélérer la colonisation de peuplement dans les dernières terres qui restent au peuple palestinien, en chassant les habitants par la force.

Le 20 juin, c’est le village de Surif à Hébron, en Cisjordanie qui subissait un autre pogrom. Une vidéo montre des colons israéliens, accompagnés de soldats de l’armée israélienne, lancer un raid dans la commune. Les images montrent Mohammad Al-Hour, 48 ans, assassiné par balle devant sa maison. Huit autres palestiniens ont été blessés, dont le frère du défunt.

Quatre personnes ont ainsi été tuées par des fascistes israéliens couverts par l’armée en moins d’une semaine. La vie des palestiniens de Cisjordanie est un cauchemar quotidien. Entre les 17 et 23 juin, le Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a recensé 23 attaques de colons sur le territoire.

Le 15 août 2024, à la nuit tombée, le village de Jit situé près de la ville de Naplouse, avait été attaqué. Les agresseurs étaient venus d’une colonie voisine. «Ils sont venus pour nous tuer, pour tuer nos jeunes sans raison. Dans la maison, il n’y avait que des femmes et des enfants en bas âge» déclarait une vieille dame dans sa maison noircie par les flammes. «Ils ont tenté de mettre le feu à la maison alors qu’il y avait une famille entière à l’intérieur» racontait un homme. «Ils avaient toutes sortes d’armes, des pistolets, des fusils automatiques, des bombes lacrymogènes et même des couteaux». Un homme avait été tué par balle, un autre gravement blessé par un tir dans la poitrine.

Cela fait des années que les colons d’extrême droite sèment la terreur dans les villages palestiniens, en toute impunité. Le 26 février 2023, dans la commune de Huwara au sud de la ville de Naplouse, des colons israéliens venus de la colonie d’Itsar avaient organisé une descente armée, brûlé 20 maisons et 15 voitures. Des Palestiniens sans aucune protection avaient été agressés, sortis de leurs maisons, humiliés. 100 personnes blessées avaient été recensées et un homme de 37 ans était mort.

Les colons avaient été filmés en train de faire une danse joyeuse devant le village en flammes, pendant que leurs victimes étaient tétanisées ou blessées. Ce pogrom a eu lieu plusieurs mois avant le 7 octobre. Aucun de ces criminels n’a jamais été inquiété.

Le mouvement des colons a pris une place énorme dans la société israélienne. Ils étaient 100.000 en 1992 et sont plus de 500.000 en 2022, avec des moyens, des armes, des partis, des relais… À présent, ces colons religieux d’extrême droite sont représentés dans le gouvernement de Netanyahou, avec plusieurs ministres ouvertement fascistes comme Ben Gvir ou Smotrich.

Le 29 mai dernier, les autorités israéliennes annonçaient la construction de «l’État juif israélien» en Cisjordanie, avec la création de 22 nouvelles colonies sur ce territoire, en violation totale du droit international. «Il s’agit d’une décision historique […] qui change la face de la région et façonne l’avenir de l’implantation [israélienne en Cisjordanie] pour les années à venir» s’est félicité le ministre de la Défense, Israël Katz.

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