Texas : après nous, le déluge


Les images sont impressionnantes : au Texas, la rivière Llano est sortie de son lit. En quelques minutes, ce qui était de la terre ferme est devenu un cours d’eau. Le fleuve Guadalupe, quasiment à sec habituellement, s’est aussi mué en torrent déchaîné.


Dans la nuit du 4 au 5 juillet, jour de la fête nationale aux USA, des pluies diluviennes se sont abattues sur le centre du Texas. Le niveau de la rivière Guadalupe est monté de huit mètres en 45 minutes. Il est tombé près de 300 millimètres par heure de pluie, soit 300 litres d’eau par mètre carré. Un tiers des précipitations annuelles moyennes.

Sur un sol desséché, l’eau ruisselle plutôt que d’imprégner le sol, ce qui rend le phénomène particulièrement soudain et dévastateur. Le bilan provisoire des victimes est de 80 morts. Des dizaines de personnes sont portées disparues, dont 11 enfants qui participaient à un camp d’été.

Mi-juin, 13 personnes étaient déjà décédées lors d’inondations à San Antonio, au sud du Texas.

Depuis son élection, Donald Trump, qui nie le changement climatique, encourage l’augmentation de l’exploitation pétrolière. Il avait déclaré «fore baby fore» pour favoriser la recherche de nouveaux gisement pétroliers et gaziers, et a nommé des climato-sceptiques et des lobbys fossiles directement dans son gouvernement. Il a aussi mené des coupes budgétaires drastiques et les licenciements au sein de l’agence météorologique et de l’administration océanique et atmosphérique. Une grave erreur selon les scientifiques, ces institutions auraient pu mieux anticiper des catastrophes comme celle qui frappe le Texas.

Le 29 octobre dernier, à Valence, en Espagne, un phénomène comparable avait eu lieu. Dans cette région en manque de précipitations chronique, l’équivalent de 500 litres par mètre carré était tombé en quelques heures, provoquant une inondation dévastatrice et la mort de plus de 200 personnes. Les autorités de cette région, d’extrême droite et climato-sceptiques, avaient ignoré les alertes météo.

Au Texas, le gouvernement de l’État a menacé les banques qui refusaient de financer les projets pétroliers. Après nous, le déluge.

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