Le gouvernement démissionnaire a des problèmes arithmétiques : il prétend être «serein» face au mouvement social qu’il évalue à 100.000 personnes, mais veut aligner quasiment un policier par manifestant

Bruno Retailleau est un néofasciste sans légitimité : il n’a aucun raison d’être ministre, son parti a fait 5% des voix, il ne représente rien ni personne. Macron l’a nommé à la tête de la police pour faire plaisir au RN, après avoir perdu les élections. Depuis sa nomination, Bruno Retailleau a multiplié les déclarations racistes, a appelé à démanteler «l’État de droit», a menti à d’innombrables reprises, et pourtant il est toujours là.
Enfin, Bruno Retailleau aurait dû démissionner depuis hier : en effet, Bayrou a perdu la confiance du Parlement hier, le Ministre de l’Intérieur est officiellement démissionnaire, il n’a aucun droit, aucun mandat, rien. Pourtant il s’apprête à faire couler le sang comme s’il était au pouvoir.
Depuis plusieurs jours, les dirigeants répètent qu’ils sont sereins face au mouvement du 10 septembre, qu’ils n’attendant «que» 100.000 manifestant-es selon les anticipations des services de renseignement. Bayrou déclarait il y a encore quelques jours qu’il n’était «pas inquiet», et Retailleau qu’il «ne croit pas à un mouvement d’ampleur», tout en qualifiant les blocages de «stupides».
Pourtant, pour quelqu’un de serein, Bruno Retailleau montre des signes de nervosité. Ce mardi 9 septembre, il a prononcé un discours martial et a promis un «dispositif est absolument massif», avec plus de 80.000 forces de l’ordre sur le terrain, ainsi «qu’une petite trentaine d’hélicoptères», des drones, des engins lanceurs d’eau, des blindés… Des millions d’euros dépensés pour faire taire le peuple. Pourquoi une telle débauche de moyens pour une «petite» mobilisation ? Rendez-vous compte, l’État français compte, selon ses propres chiffres, aligner quasiment un homme armé par contestataire ! Un ratio totalitaire.
Retailleau a martelé qu’il faut intervenir «sur des zones sensibles pour ne supporter évidemment aucune sorte de violence ni de blocage» et annonce même que des policiers «occuperont le terrain» et surveilleront les axes sensibles dès ce soir. Des CRS vont donc camper le long des périphériques et des rocades. De même, une cellule interministérielle de crise sera mise en œuvre «dans les heures qui viennent». Si le gouvernement déployait le centième des moyens répressifs pour résorber la pauvreté et lutter contre le réchauffement climatique, beaucoup de problèmes seraient déjà réglés.
Retailleau a bien entendu menacé «les actions qui cibleraient des points d’intérêts vitaux comme des raffineries, des stockages de carburant, des gares, des périphériques, des rocades» mais aussi les «occupations de lycées». Comme d’habitude, Macron va cogner sur la jeunesse. Le ministre précise même que ses chiens de garde ont instruction d’être mobiles et d’aller « au contact ».
Pour justifier un tel délire, Retailleau a déroulé un narratif visant à préparer les esprits, expliquant que «le mouvement a été dévoyé, récupéré par l’extrême gauche et l’ultra gauche» et qu’il «y a un certain nombre de groupuscules qui sont en train de se préparer, et là, c’est tolérance zéro». Retailleau préfère quand des néo-nazis défilent au cœur de Paris avec des symboles hitlériens, comme en mai dernier. En revanche, quand la population descend dans la rue pour demander de la justice sociale, il sort les crocs. Retailleau et ses amis d’extrême droite ont toujours été le bras armé des riches et du patronat, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’un mouvement demandant plus d’égalité soit taxé «d’ultra-totale-gauche» dans leur logiciel.
Ce 10 septembre, il faudra être solidaires, inventifs et mobiles face à une répression qui n’a désormais plus grand chose à envier à celle d’Orban, de Poutine ou de Trump. Car tous les aboiements de roquets d’un régime finissant n’arrêteront pas la colère légitime.
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