Restaurant incendié par la police à Paris : c’est Nicolas qui paie


Votre argent sert à payer les policiers qui vous écrasent, mais aussi les dégâts matériels qu’ils provoquent en faisant n’importe quoi


Un restaurant en flammes à cause d'une grenade de la police à Paris : c'est l'État qui va payer les dégâts.

Bruno Retailleau l’avait annoncé : le 10 septembre, des hordes de terroristes d’ultra-gauche allaient mettre la France à feu et à sang. En réalité, plusieurs centaines de milliers de personnes ont crié leur soif de justice sociale en bloquant les routes et les ronds-points et en marchant dans les rues. La seule horde armée et ultra-violente, c’était la police, qui a semé la terreur, blessé des centaines de personnes, chargé et gazé à profusion.

Ce lundi 16 septembre, les médias dominants confirment ce que nous savions déjà : c’est bien une grenade lacrymogène tirée par la police qui a mis le feu à un restaurent situé à Châtelet-les-Halles à Paris. Les médias indépendants, Contre Attaque mais aussi Street Press et d’autres, avaient déjà analysé la scène à partir d’images de manifestants : on y voit la police charger sans raison en jetant des grenades. L’un d’elle, lancée en l’air, tombe sur l’auvent d’un établissement, qui prend immédiatement feu, et embrase toute la façade d’un immeuble, au risque de tuer ses habitants.

À présent, même BFM est forcé de reconnaître que «l’exploitation des images de vidéosurveillances a permis aux enquêteurs de confirmer cette théorie». Autrement dit, le seul vrai dégât matériel de cette journée est le fait des force de l’ordre elles-mêmes ! La police française est en train de battre un record mondial.

Pour autant, il n’y aura ni sanction ni pénalité pour les responsables. BFM précise que «l’usage de la grenade lacrymogène à ce moment-là est justifié. Ainsi, la responsabilité pénale des policiers ne sera pas engagée. Le restaurateur sera lui dédommagé civilement par l’État». Tirer des milliers de grenades lacrymogènes sur la population de l’aube au crépuscule dans toute la France, au moindre rassemblement, est ainsi «justifié» par principe, sans la moindre enquête. La police a toujours raison en République autoritaire.

Mais le plus drôle, ou révoltant selon les points de vue, c’est que l’argent public finance tout cela. Autrement dit : «C’est Nicolas qui paie» à la fois le policier qui a mis le feu, la grenade, et enfin les dégâts sur le restaurant.

Précisons pour les personnes qui ne connaissent pas le fonctionnement de la police que les agents auteurs d’actes violents, ou ici de dégradations, n’ont jamais besoin de débourser le moindre sou. Ils bénéficient de la «protection fonctionnelle», c’est-à-dire que l’État paie les meilleurs avocats aux agents qui ont tué, mutilé, cassé… Voilà à quoi sert l’argent public. Vous commettez des violences en uniforme ? Vous êtes quasiment sûr de ne jamais être condamné, mais en plus l’État prend en charge votre défense : la belle vie ! Les syndicats policiers veillent à ce que cette protection soit «due que vous ayez commis l’infraction intentionnellement ou non».

Les dossiers de «protection fonctionnelle» sont pris en charge par l’État, et prélevaient aux dépenses publiques «13,2 millions d’euros en 2012». Une somme qui a au moins dû doubler depuis. Même pour les actes les plus graves, les policiers sont protégés, et gardent bien souvent leurs salaires, un privilège qui n’existe dans aucune autre profession.

Prenons l’exemple du policier qui a tué Nahel en juin 2023 : 48h après le meurtre, c’est le ministre de l’intérieur de l’époque, Gérald Darmanin, qui prenait une décision administrative de «suspension». Concrètement, son arrêté permettait à l’agent de continuer à toucher son salaire malgré sa mise en examen pour «homicide volontaire» et son placement en détention provisoire. Et l’on parle d’agents qui sont poursuivis par la justice. Le policier qui a mis le feu à Châtelet, pourtant facilement identifiable sur les vidéos, ne sera probablement jamais inquiété.

C’est aussi Nicolas qui a payé la grenade. En novembre 2023, le gouvernement lançait une énorme commande de munitions pour le maintien de l’ordre : un budget de plus de 78 millions d’euros, le plus important que nous ayons connu jusqu’ici. En 2021 déjà, Macron avait commandé 170.000 munitions pour les LBD et 90 blindés militaires pour la gendarmerie. L’argent du contribuable a ainsi payé 90 blindés baptisés Centaure, «made in France». Coût total de l’opération : 70 millions d’euros, pour pouvoir envoyer des engins pesant 14,5 tonnes en Kanaky, à Mayotte, mais aussi dans les banlieues de la métropoles et contre les manifestations.

Et tout cela n’est qu’une petite partie du budget qui engraisse les poulets. Pour rappel, la loi de finances 2021 prévoyait une enveloppe «Sécurité» dotée de 13,9 milliards d’euros, augmentée d’un milliard d’euros au titre du plan de relance pour le ministère de l’Intérieur. Le projet de budget 2025 programmait même 15 milliards d’euros supplémentaires pour le ministère de l’intérieur sur 3 ans, avec 8500 policiers et gendarmes supplémentaires sur la période ainsi que la création de 238 brigades de gendarmerie. Les soignants qui appellent à l’aide face au manque de moyens dans les hôpitaux seront ravis de l’apprendre.

Enfin, c’est aussi Nicolas qui va rembourser les dégâts, puisque le propriétaire du restaurant sera «dédommagé civilement par l’État» assure BFM. Et même quand un policier est condamné, ce qui est rarissime, c’est l’État, donc votre argent, qui paie la facture. Il s’agit en général de réparations financières pour des dommages gravissimes, comme un éborgnement, une mort, ou une main arrachée. Par exemple, pour le décès de Rémi Fraisse, l’État avait été condamné à verser 46.000 euros à la famille de la victime après des années de procédure, mais le gendarme qui avait tué le jeune homme n’avait pas été inquiété. Un policier auteur de préjudice ne sort jamais un centime de sa poche.


Mais tout cela, les fameux «Nicolas» libéraux et réactionnaires, qui veulent seulement conserver leurs privilèges, ne vous le diront pas.


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