La France abandonne ses propres ressortissants, dont des élus, dans les prisons d’un régime fasciste et génocidaire

Sommes-nous arrivés à un point où des puissances comme la France et l’Angleterre laissent leurs propres ressortissants être retenus en otage et torturés par un pays «allié» sans rien dire, et en continuant même à fournir des armes à ce pays, par ailleurs poursuivi par la justice internationale pour génocide ? Il semble que cette hypothèse totalement folle soit désormais une réalité dans ce monde dystopique.
Le soir du 1er octobre, des soldats israéliens armés attaquaient la plus grande flottille humanitaire de l’histoire : plus de quarante navires venus briser le siège illégal de Gaza, et donc réclamer simplement l’application du droit international. L’arraisonnement de cette flottille aurait dû, en soi, constituer un acte de guerre susceptible d’entraîner des conséquences. Mais on le sait, Israël a tous les droits. Près de 500 personnes, dont de nombreuses élues et journalistes venues du monde entier, ont donc été arrêtées illégalement, et la majorité sont toujours retenues en otages. «Comme promis, ces sympathisants du terrorisme du Hamas sont détenus dans une prison de haute sécurité. Ils sont traités ici comme des terroristes à tous égards : régime de terrorisme, conditions de terroriste» a déclaré le ministre israélien fasciste Ben Gvir. Encore une déclaration de guerre contre des ressortissants de pays dits «alliés».
Les captifs ont donc été transférés à la prison de Ketziot, une prison de haute sécurité dans le sud d’Israël, qui fait l’objet depuis des années de dénonciations pour ses conditions terribles, avec des actes de torture sur des détenus palestiniens. Cette petite frappe mafieuse de Ben Gvir s’est même mis en scène, entouré d’agents, directement dans une cellule où étaient entassés des membres de la flottille pour leur crier dessus le mot «terroristes !» devant les caméras israéliennes. Une méthode de lâche, déjà utilisée en août dernier : Ben Gvir s’était rendu, avec des agents armés et des journalistes, dans la cellule du prisonnier palestinien Marwan Barghouti, surnommé le Mandela palestinien. Devant les caméras, il avait déclaré au détenu : «Nous vous anéantirons, nous vous effacerons». Comme tout bon fasciste, Ben Gvir cherche ainsi à briser les détenus psychologiquement tout en montrant sa domination.
Les premiers otages ont été libérés au bout de trois jours : ils sont turcs, espagnols et italiens. Ce sont les trois pays qui avaient protesté contre Israël et déployé des frégates pour protéger la flottille, avant de se raviser. C’est la preuve qu’Israël ne comprend que la force, puisque l’État colonial libère en premier les ressortissants de pays qui lui tiennent tête, et garde les autres.
Or, les premières personnes relâchées rapportent des témoignages inquiétants. Le journaliste italien Lorenzo Agostino raconte : «Greta Thunberg a été humiliée et enveloppée dans un drapeau israélien et exposée comme un trophée (…) J’avais le sentiment d’être dans un endroit vraiment barbare».
Le militant turc Ersin Çelik explique : «Ils ont traîné la petite Greta [Thunberg] par les cheveux sous nos yeux, l’ont battue et l’ont forcée à embrasser le drapeau israélien. Ils lui ont fait tout ce qu’ils pouvaient imaginer, en guise d’avertissement pour les autres».
D’après la autorités suédoises, Greta Thunberg aurait alerté les services diplomatiques de son pays sur les conditions imposées dans la prison. Elle a signalé des privations d’eau, des traitements brutaux, ainsi que l’obligation de rester assise sur des surfaces dures pendant longtemps. Elle a également développé des éruptions cutanées, dues au conditions d’hygiène.
Une humanitaire turc raconte : «Ils nous ont torturés pendant trois jours. Ils ont bandés les yeux des Français, des Écossais et des Anglais». Certains décrivent des interventions armées dans les cellules pour terroriser les captifs, de réveils toutes les deux heures pour empêcher tout repos, des privations d’hydratation pendant plus d’une journée…
Il y a une quarantaine de français dans les geôles israéliennes, dont quatre député-es de la France Insoumise : Emma Fourreau, Marie Mesmeur, Rima Hassan et François Piquemal. Deux député-es ont entamé une grève de la faim. La diplomatie française abandonne même des élu-es pendant des jours aux mains d’un régime fasciste et génocidaire ! L’ambassadeur d’Israël en France n’est même pas renvoyé, les armes continuent de partir de France vers Israël, et encore plus fou, les manifestations pour la Palestine continuent d’être réprimées !
Dès le 2 octobre, un collectif d’avocats de 35 français détenus dénonçait «l’inaction des autorités». Le communiqué évoquait leur «détention arbitraire» et soulevait : «Nous sommes sans aucune nouvelle, ni aucun lien avec ces 35 ressortissants». Les avocat rappelaient «qu’Israël (n’a) aucun titre permettant de les priver de liberté», et qu’en ne portant pas secours aux Français embarqués sur la flottille, la France «manque à ses obligations internationales» et «se rend complice des violations des Droits de l’Homme».
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