Vous reprendrez bien un morceau de propagande policière dans la capitale européenne des mutilations au flashball ?
«La police nantaise joue et gagne sur Twitter», oui, c’est le titre d’un article dont seul notre quotidien préféré à le secret.
Pour la troisième fois en quelques mois, la presse locale offre une couverture médiatique affriolante à la police nantaise. On se souvient de la publicité pour le taser début septembre, c’est maintenant le sujet crucial de cette communication policière «qui décoiffe» qui revient sur le tapis.
Il s’agit en fait – encore une fois – de faire de la promotion du charmant compte Twitter «police nationale 44», qui passe son temps, sur un ton badin, à commenter les opérations de répression menées par les flics locaux. Désopilant.
On peut dire sans risquer d’outrage que ce Twitter doit son relatif succès avant tout à une mise en avant médiatique qui ferait rougir les conseillers de Vladimir Poutine, par les titres locaux (Presse Océan, Ouest-France) comme nationaux (20 Minutes, Le Parisien et Métro) plutôt qu’au blagues délicates concoctée par l’État Major de Waldeck-Rousseau.
Ouest France revient donc à la charge aujourd’hui avec un article moite de complaisance intitulé «La police nantaise joue et gagne sur Twitter».
Faut-il rappeler à ces journalistes que la répression n’est ni un «jeu», ni une «blague» pour les mutiléEs et blesséEs et incarcéEs par la police à Nantes ?
On assiste encore à un retournement de sens Orwellien : ceux qui frappent, expulsent et mutilent ont l’air de faire «rire» les médias.
Cet article est une interview du commissaire Thierry Palermo, déjà repéré lors d’expulsions et adjoint au directeur général de la police en Loire-Atlantique (celui qui revendiquait et assumait haut et fort les violences policières du 22 février).
Ce brave Thierry nous apprend notamment que trois fonctionnaires de l’État Major de la police s’activent à «réfléchir, écrire des brouillons» pour ce compte Twitter : on voit que certains ne déméritent pas leur gros salaire ! La police, quel dur métier.
Autre info à relever : le Commissaire Palermo admet sans détour que ce compte «humoristique» est une stratégie «qui s’est imposée» suite aux violences policières de la manifestation du 22 février. On le rappelle, au moins trois personnes ont perdu un œil, touchées par des tirs policiers, des dizaines d’autres ont été atteintes à des degrés divers, plus de 2000 cartouches de lacrymogènes et d’innombrables grenades avaient été tirées.
Conscients de la gravité de leurs exactions, les têtes pensantes de la flicaille locale ont donc mis en place un dispositif de propagande pour redorer leur blason. Habile. Il faut une communication d’exception pour une police d’exception : Nantes est devenue la capitale européenne des mutilations au flashball ce jour là.
Nous en profitons pour rappeler que notre page Nantes Révoltée qui dépasse les 3000 «j’aime» a presque autant d’abonnés que ce fameux compte Twitter sans être ni subventionné ni promotionné par les médias, mais aussi plus que la page Facebook de Johanna Rolland (autour de 2000) ou même du PS de Loire Atlantique (mois de 500).
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