Encore plein de monde pour la soirée au café l’Annexe, autour du sujet : « comment se maintient le régime, une histoire de la police ». En guise d’introduction, nous sommes revenu sur la genèse de la police, en remontant depuis le Moyen Age, avec la rationalisation progressive de la gestion territoire, y compris à l’aide de gens d’armes. C’est en France, avec la Révolution puis la période Napoléonienne que s’invente la police moderne, le maintien de l’ordre et les services de surveillance des classes dangereuses. La police devient un outil adaptable et obéissant sous tous les régimes, républicains, monarchiques ou impériaux. Et fascistes. Nous avons ensuite évoqué le viol de Théo à Aulnay-sous-Bois et la vague d’agitation qu’il suscite. Ce crime permet de passer en revue l’histoire contemporaine de la répression, la logique coloniale de la police française, avec une rétrospective sur les doctrines contre-insurrectionnelles forgées en Algérie, la militarisation de l’espace, comme on l’a vu à Aulnay, Paris ou Nantes ces dernières semaines, et le nouvel arsenal du maintien de l’ordre – balles en caoutchouc, grenades – qui inaugure une banalisation du tir en direction de la foule, une individualisation de la violence qui s’inscrit dans la chair.
Les échanges ont été ponctués de coupures de courant dans le bar, qui apportaient des intermèdes de légèreté à la dureté des éléments évoqués. Il aurait sans doute manqué un point de vue sur les autres moyens de coercition : management, psychiatrie, prison, pour bien saisir comment se maintien le régime. La discussion s’est poursuivie pendant près de deux heures, avant de se disperser en échanges en petits groupes autour d’un verre. Beaucoup de têtes inconnues au débat de ce jeudi, avec l’arrivée progressive de camarades à l’approche du week-end.
- Ce vendredi soir, une soirée immanquable sur le Mai 68 nantais, avec la mise en place d’une « Commune de Nantes », la prise de la préfecture et l’administration de la ville par un conseil syndical ouvrier et paysan. Ce sera à 19H, au café Les Docks, rue Léon Bureau, en bord de Loire (côté sud), juste en face de l’arrêt de tram Chantier Naval. On vous y attend nombreuses et nombreux.
- Autre précision : pour l’Assemblée de Génération Ingouvernable samedi matin, rendez-vous à 9H30 à B17 (17 rue Paul Bellamy, proche de l’arrêt de tram 50 Otages).