La justice nantaise voulait juger un fasciste « en toute discrétion » !


François Mamès Cosseron de Villenoisy. Enfant de l’aristocratie nantaise, élevé dans une famille aisée, à l’abri du besoin. L’étudiant s’amusait à semer la terreur dans les rues de Nantes, avec ses amis.


Le 15 février, un adolescent Bengladais qui marche dans la rue est attaqué par François Mamès Cosseron de Villenoisy, muni de « gants coqués » et accompagné de ses amis militants d’extrême droite. Bref, l’agression raciste et armée en bande organisée est caractérisée. Pourtant, après son interpellation, il est tranquillement relâché. Le procureur lui propose la procédure dite du plaider coupable, « en toute discrétion » précise la presse, et ne retient pas le mobile raciste de l’attaque.

Quelques semaines plus tard, la même bande fait à nouveau parler d’elle à Angers, puis à Nantes. Agression raciste, à nouveau, dans un bar. Puis une tentative de meurtre sur deux adolescents qui rentraient d’une manifestation le soir des élections ! Même mode opératoire : attaque armée, en bande, de personnes isolées, souvent très jeunes. L’une des victimes tabassée à mort, âgée de 18 ans, fait un arrêt cardiaque, puis plonge dans le coma, le crâne fracturé. Les agresseurs ont voulu tuer. Parmi eux, François Mamès Cosseron de Villenoisy.

C’est finalement plusieurs mois plus tard que la première affaire, celle du mois de février, sort dans la presse. Les journalistes nous apprennent que, finalement, ce rejeton de la noblesse ne sera pas jugé « discrètement », mais en public. Il a fallu l’agression gravissime commise au mois de mai pour que cette affaire soit rendue publique.

Combien d’autres agressions racistes perpétrées par des fils de notables ont été passées sous silence à Nantes ? Pourquoi les agresseurs fascistes bénéficient-ils d’un traitement de faveur, alors que des dizaines de simples manifestants sont jugés en comparution immédiate et jetés en prison lors de mouvements sociaux ?


Source : Presse Océan, vendredi 8 septembre

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