Alors que les étudiants et divers secteurs du monde salarié sont engagés depuis des semaines dans des luttes de grande ampleur, courageuses, dures et durables, et réprimées avec une violence inédite, les centrales syndicales ont cru bon de n’appeler qu’à trois journées de grève en trois mois, espacées de plusieurs semaines entre elles. Le mardi 22 mai faisait partie de ces dates nationales, mais ne concernait que les fonctionnaires. Force est de constater que tout a été fait pour enrayer les dynamiques de lutte et les convergences.
Malgré les tensions sur la fac autour des partiels imposés par l’administration et la police, contraignant les étudiants mobilisés à rester sur le campus, la jeunesse nantaise était au rendez-vous dans la rue. Les 6000 manifestants étaient devancés par un cortège de tête de quelques centaines de personnes, très majoritairement lycéens et lycéennes, qui ont vaillamment bataillé l’avant de la manifestation avec un service d’ordre de l’UNSA police. Ce cortège de tête a apporté l’énergie qui manquait à cette matinée, en entonnant des slogans et des chants. Le reste du défilé était, selon divers témoignages recueillis par nos reporters, particulièrement morne.
Au terme d’une petite marche d’une heure, les organisateurs dispersaient la manifestation à la croisée des trams. Une action prévue à la gare a été empêchée par la présence de dizaines de CRS qui avaient visiblement été informés du projet.
Mais une perspective plus réjouissante doit être rappelée : la «marée populaire contre Macron», grande manifestation qui aura lieu ce samedi 26 mai. Dans un contexte de répression généralisée, après la mutilation extrêmement grave, d’un jeune sur la ZAD et le recalage de centaines de milliers de lycéens par Parcoursup, la journée de samedi sera l’occasion de faire converger les colère et de reprendre la rue. Alors, à samedi !
