Macron critique une retraitée à l’hôpital, gravement blessé par sa police

En 1986, lors d’un grand mouvement étudiant, le jeune Malik Oussekine tombait sous les coups des policiers aux abords d’une manif. Ce drame avait provoqué un scandale national, une forte réaction dans la rue et la suppression des « voltigeurs », ces policiers à moto responsables des violences. Et aujourd’hui réintroduits par le gouvernement pour cogner les contestataires.
À l’époque, le ministre de la sécurité, Robert Pandraud, avait provoqué une énorme polémique en culpabilisant la victime et ses proches. À propos du défunt, qui était insuffisant rénal, il avait dit : « si j’avais un fils sous dialyse, je l’empêcherais de faire le con la nuit ».
Aujourd’hui, alors qu’une retraitée de 71 ans a été très gravement blessée à Nice lors d’une charge de la police contre un cortège pacifique, Macron fait exactement la même chose « quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se met pas dans une situation comme celle-ci ».
En gros, la police est tellement violente que les mobilisations et leurs abords sont des lieux dangereux pour toute personne fragile, malade, âgée. Et toute blessure grave, mutilation ou pire, est de la responsabilité de la victime. Des propos abjects, qui visent à terroriser et culpabiliser celles et ceux qui prennent la parole.
Pour rappel, en 1986, un ministre avait démissionné, des policiers avaient été sanctionnés, l’ensemble des institutions, syndicats, associations étaient descendus dans la rue. En 2019, le gouvernement a provoqué la mort d’une femme de 80 ans, des dizaines de mutilations à vie, des centaines de blessures graves, des milliers d’atteintes physiques et une attaque sans précédent contre les libertés fondamentales. Quasiment sans réaction.
C’est dingue à quel point leur « nouveau monde » ressemble à l’ancien. En pire.
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