Tour d’horizon de la mobilisation
Pour l’acte 30, la mobilisation était en légère hausse par rapport à la semaine dernière, avec plusieurs défilés à Montpellier, en banlieue parisienne, à Dijon ou à La Rochelle. Avant la grande journée de blocages économiques du 22 juin, les Gilets Jaunes sont affaiblis par la répression et la fatigue, mais ils ne désarment pas. Tour d’horizon.
MONTPELLIER
La ville Occitane était la place forte des mobilisations du jour. Plusieurs milliers de Gilets Jaunes ont manifesté à Montpellier, sous un grand soleil. Avant même l’heure officielle du départ, les participants étaient déjà gazés, et le cortège divisé en plusieurs parties par des charges incessantes de la police. La Comédie, Place centrale de la ville, était noyée sous les gaz. De très nombreux blessés, dont plusieurs gravement, à la tête, étaient recensés. La dureté de la répression a suscité des rumeurs fausses de manifestants tués, ou dans le coma. Dans un contexte où des dizaines de manifestants ont été mutilés ces dernières semaines, de telles rumeurs sont compréhensibles, mais pas excusables. La violence d’État est suffisamment élevée pour ne pas avoir à inventer de nouvelles victimes. Les informations non vérifiées invisibilisent les vrais blessés par la police !
DIJON
Plus de 1000 personnes ont défilé dans le centre de la capitale bourguignonne, les médias parlent d’une présence de centaines de « black blocs ». Des affrontements ont éclaté, et des banques et magasins de luxe ont été pris pour cible.
LA ROCHELLE
Plusieurs centaines de Gilets Jaunes dans la ville portuaire. La situation s’est tendue en milieu d’après-midi, vers 15h, quand les manifestants ont tenté d’accéder à la zone interdite par la préfecture. Les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau, et du gaz lacrymogène.
BANLIEUE PARISIENNE
Les Gilets Jaunes ont décidé de marcher en périphérie de Paris pour l’Acte 30 dans la capitale. Une marche de Saint-Denis à Bobigny, intitulée « Les gilets jaunes en banlieue», rassemblant plus de 1000 personnes. Le cortège est passé par plusieurs cités de banlieue parisienne, comme les 4000 à La Courneuve.
En tête de cortège une banderole : «ni oubli ni pardon 2005-2019» en référence à Zyed et Bouna, morts à Clichy-sous-bois, poursuivis par la police. À Drancy, un commissariat a été pris pour cible. Des affrontements ont éclaté et les voltigeurs ont attaqué le cortège à coups de balles en caoutchouc et de grenades.
ROUEN
À Rouen, autre place forte du mouvement des Gilets Jaunes, la pression mise par la préfecture était tellement forte que la mobilisation était très difficile : interdiction du port de Gilet Jaune, militarisation du port dans le cadre de cérémonies, destruction des cabanes sur un rond-point. La manifestation a été interdite, et ses participants nassés.
D’autres initiatives ont eu lieu à Bordeaux, Toulouse, Lille, et ailleurs…
Photos : pêle-mêle des différentes villes mobilisées.
