L’association qui distribue des repas aux exilés était menacée par l’extrême droite
Dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 juillet, un début d’incendie se déclare sur le parking de L’Autre Cantine. Le feu consume un mur et une partie de la camionnette qui appartient à l’association. Heureusement, des bénévoles du collectif interviennent très rapidement, avant que le feu ne se propage. Ils ont ensuite été aidés par les pompiers. Sans cette vigilance, les dégâts auraient pu être beaucoup plus importants, et auraient mis des vies en danger, puisque le local était occupé.
Depuis deux ans, L’Autre Cantine distribue des dizaines de milliers de repas à Nantes pour les exilés et toutes celles et ceux qui ont faim. C’est un immense travail bénévole, de collecte de nourriture, de préparation, d’acheminement, réalisé au quotidien. L’Autre Cantine a porté secours à des milliers de personnes à Nantes. C’est aussi un lieu de rencontres, de convivialité, d’entraide. Un espace de vie. Avec cet incendie criminel, aussi lâche qu’ignoble, c’est la solidarité elle-même qui est visée.
L’association explique : «depuis plusieurs semaines, de nombreux commentaires ou messages à caractère raciste se répandent régulièrement sur notre page Facebook, certains affichant ouvertement leur xénophobie et leur soutien à Marine Le Pen. L’année dernière, nous avions déjà reçu des lettres de menaces et des menaces d’empoisonnement de la nourriture». Ses bénévoles promettent de ne pas céder à l’intimidation : «Malgré les menaces, le racisme, la xénophobie, les pressions, nous continuerons nos actions de solidarité avec les personnes exilées».
Ce incendie criminel s’inscrit dans un climat particulièrement malsain à Nantes. Le soir de la fête de la musique, des centaines de jeunes qui dansaient étaient chargés par la police, aux cris de « sales gauchos », sur les bords de Loire. 14 personnes repêchées dans le fleuve. Un jeune nantais toujours disparu. Une semaine plus tard, un bar était attaqué par une bande de néo-nazis armés. La police était alors intervenue pour contrôler les clients du bar ! La semaine suivante, nouvelle attaque du même bar par la même bande de néo-nazis : plusieurs personnes sérieusement blessées et des dégâts matériels. Les agresseurs crient lors de l’attaque qu’ils comptent aller «brûler le gymnase» où vivent des dizaines de réfugiés. Une menace qui fait froid dans le dos, au regard de l’incendie volontaire à L’Autre Cantine.
Il y a quatre ans, une maison habitée par des exilés avait été visée, en pleine nuit, par des jets de cocktails molotov, qui auraient pu brûler vif tous les habitants. Personne n’a jamais été arrêté suite à cet acte raciste. Il y a deux ans, deux jeunes nantais de 16 et 18 étaient sauvagement agressés par 5 militants d’extrême droite, et laissés pour mort sur l’asphalte.
À chaque fois, ces agressions sont le fait de néo-nazis pour la plupart extérieurs à Nantes. Souvent venus de loin pour semer la violence. La plupart du temps, les agresseurs bénéficient d’une étonnante impunité. Alors que les moindres faits et gestes des Gilets Jaunes ou des militants sont implacablement réprimés.
Ces violences d’extrême droite ciblent les exilés, les lieux de solidarité, les luttes sociales. Les mêmes qui sont déjà ciblés par la répression policière. Les fascistes sont donc des auxiliaires de l’État autoritaire.
Est-ce pour cela que, dans une ville connue pour ses résistances diverses, ces agressions fascistes bénéficient d’une telle mansuétude ?
Combien d’agression, d’incendies, de tentatives de meurtres ont été perpétrées par l’extrême droite en toute impunité à Nantes ?
Si ce n’est pas encore fait, suivez la page Facebook de L’Autre Cantine Nantes, vous pouvez leur écrire pour leur proposer de l’aide.
Pour suivre les mobilisations de solidarité avec les exilés, suivez la page Facebook Le CRAN – Comité de Réquisition et d’Action Nantais
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