
Il est peint en rose et baptisé Louise Michel, du nom de la célèbre institutrice anarchiste parisienne et militante infatigable, de la Commune de 1871 aux luttes anticolonialistes. Ce navire est parti discrètement, le 18 août, du port espagnol de Borriana, près de Valence.
Le Louise Michel porte secours aux réfugiés en mer Méditerranée. Chaque année, des milliers d’êtres humains meurent noyés en tentant la traversée. Le bateau est un ancien navire des douanes françaises. Avec 31 m de long, il est de plus petite taille mais considérablement plus rapide que les habituels navires des ONG intervenant dans la zone, lui permettant de prendre de vitesse les gardes-côtes libyens. Il a déjà sauvé 89 personnes par lui-même.
L’histoire du Louise Michel remonte à septembre 2019, lorsque Banksy contacte Pia Klemp, capitaine engagée dans le sauvetage des exilés. «Bonjour Pia, j’ai lu votre histoire dans les journaux. Tu as l’air d’une dure à cuire», écrit-il dans un courriel. «Je suis un artiste du Royaume-Uni et j’ai travaillé sur la crise des migrants, évidemment je ne peux pas garder l’argent. Pourriez-vous l’utiliser pour acheter un nouveau bateau ou quelque chose comme ça ? S’il vous plaît, faites-moi savoir. Banksy.» Pia Klemp explique : «Je ne vois pas le sauvetage en mer comme une action humanitaire, mais comme faisant partie d’un combat antifasciste». Les dix membres d’équipage du Louise Michel se revendiquent tou-tes comme des militant-es antiracistes, féministes et antifascistes prônant un changement politique radical.
Avec le Louise Michel, Pia Klemp espère pouvoir «devancer les gardes-côtes libyens avant qu’ils n’atteignent des bateaux avec des migrants et qu’ils ne les ramènent dans les camps de détention en Libye».
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