Il avait été ouvert en février dernier. Ce grand bâtiment vide au cœur de Nantes, ancienne dépendance d’EDF reprise par un promoteur immobilier, accueillait près de 150 personnes à la rue. Dans le gymnase, un lieu d’accueil mais aussi de distributions de repas, particulièrement vital en cette année de crise sociale et sanitaire.
Ce lundi matin, sans prévenir, la mairie, accompagnée de l’association gestionnaire pour l’état Aurore, est arrivée à 8h au squat de Talensac pour expulser. L’association L’autre Cantine explique : «Comme d’habitude les gens sont traités comme des numéros de dossier qu’on peut se permettre d’expulser et de balloter de lieu en lieu. Aucun habitant, aucune association n’a été prévenue de cette expulsion».
L’incertitude est grande. Il est plus que probable qu’une partie des personnes expulsées se retrouve à la rue sans solution dès aujourd’hui, à quelques jours de Noël et malgré la trêve hivernale. Ce squat de Talensac devrait être muré dans la journée. Le gymnase va donc rester vide, en plein centre, pendant des mois avant d’être probablement l’objet d’un projet immobilier lucratif, alors que des gens survivent sans logement. Un autre lieu a été ouvert à la rentrée, près de Gare Maritime, le squat de l’orangerie, qui est toujours sans électricité avec 200 habitants.
L’Autre Cantine Nantes appelle au soutien : « besoin d’assistance et de soutien cette matinée, pour récupérer ce qui peut l’être pour les habitants. Merci par avance à celles et ceux qui pourront se coordonner et intervenir pour elles et eux. » Contactez les, ou passez directement faire un tour au lieu expulsé, rue Moquechien, près de Talensac.