Le photographe Louis Witter dévoile ces images prises hier dans le Nord, en plein hiver
Les images d’une chasse aux exilés aussi inhumaine que quotidienne. Une barbarie légale, contre des êtres humains considérés comme «indésirables» par un État raciste. La banalité du mal. Des destructions d’abris de fortune ont aussi été constatées à Paris, Nantes et ailleurs ces derniers mois.
« Grande-Synthe, France, 29 décembre 2020.
Nous sommes entre Noël et la nouvelle année. Il fait trois degrés dehors, il pleut, le sol est sous l’eau, spongieux.
Il est 8H30 quand des dizaines de policiers arrivent dans ce bois où dorment sous des tentes une centaine d’exilés. Parmi eux, quelques enfants les pieds trempés.
Et la police n’est pas seule, elle est accompagnée d’une équipe de nettoyage.
Cagoule deux trous sur la tête et couteaux à la main, leur mission est de lacérer à grands coups de lames les tentes des réfugiés. Les policiers, juste avant, les font sortir de ces abris de fortune. Si certains seront relogés pour quelques nuits, la majorité reste chassée, poussée à aller un peu plus loin.
Sans tentes.
Sans duvets.
Sans couettes. »