Il y a eu les campements gazés, les tentes lacérées à coups de couteau, les expulsions systématiques, l’errance le long des plages et dans les bois par tous les temps. Un traitement inhumain imposé par l’État français aux personnes exilées, particulièrement à Calais et alentours. Mais ce drame atteint un niveau d’ignominie qui soulève le cœur.
En septembre, une femme enceinte de huit mois, son mari et ses deux enfants de 10 et 2 ans ont été interpellés alors qu’ils s’apprêtaient à tenter de rejoindre l’Angleterre. Malgré les demandes répétées de la jeune Irakienne, les secours ont tardé à être appelés. Son bébé est mort trois jours après sa naissance. Une plainte a été déposée et l’IGPN a été saisie.
La jeune maman s’appelle Rupak, son bébé, Aleksandra, est décédé trois jours après sa naissance, à la suite d’une nuit passée dehors, sous surveillance policière en dehors de tout cadre légal, selon l’avocat de la famille. Lors de leur interpellation, Rupak a perdu les eaux, et n’a jamais été emmenée à l’hôpital, malgré ses demandes répétées.
Aujourd’hui, la famille est réfugiée en Angleterre, et une plainte a été déposée le 25 février auprès du procureur de la République de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), pour violences volontaires. Une enquête est lancée.
Le racisme systémique c’est ça. La police française qui maltraite une famille, qui laisse une femme enceinte perdre les eaux sans aucune aide, au point qu’un bébé meure. Ce sont des enfants en rétention. Un processus de déshumanisation de nature fasciste.
En septembre 2015, la photo d’un enfant exilé, Aylan, retrouvé noyé sur une place de Turquie avait choqué le monde entier. En 2018, c’est l’enfermement d’enfants sans-papiers par l’Amérique de Trump qui indignait la planète. Et pour ce bébé mort à cause d’une intervention policière ? Qui rendra justice à la famille en deuil ? Qui parlera de ce scandale d’État ?
Rappelons que c’est le deuxième bébé mort cette année suite à l’intervention de la police en France.