Le Premier Mai ailleurs dans le monde


Si les médias français ne parlent que des frictions entre «syndicats» et «autonomes» ou «gilets jaunes», qui ont eu lieu à Paris et Lyon principalement, nous relevons, de notre côté, que ce 1er mai a été une date importante à plusieurs endroits du globe.


Nous avons déjà parlé plus longuement de Bruxelles et de sa Boum ou de la Colombie, où le 1er mai correspondait à la quatrième journée d’une mobilisation forte et déterminée, face à une répression d’une violence inouïe : petit tour d’horizon ailleurs.

En Allemagne, la police a attaqué les cortèges à Berlin, Hambourg, ou Leipzig. À Hambourg, ce sont environ 150 manifestants et manifestantes qui ont été arrêté.es. Une vingtaine de rassemblements étaient prévus à Berlin, avec des mots d’ordre allant de la hausse des loyers à la politique migratoire en passant par l’opposition aux mesures de restrictions liées à la pandémie.

À Madrid et à Barcelone, malgré la pandémie, le premier mai a réuni plusieurs milliers de personnes. Le mot d’ordre : maintenir la pression sur le gouvernement afin qu’il tienne des engagements pris mais différés par la pandémie, comme renoncer à une réforme controversée des lois sur le travail, augmenter le salaire minimum et adopter une loi sur l’égalité de salaire homme-femmes.

À Istanbul, le 1er mai était carrément interdit. Seuls étaient autorisés à se rassembler sur la place Taksim des représentant.es des syndicats et de l’opposition. Ce sont finalement plus de 200 personnes qui seront interpellées, parfois même avant la manifestation. A Istanbul comme à Ankara, les policiers ont empêché des journalistes de filmer leur action, arguant qu’une circulaire interdit désormais de filmer la police en action notamment dans les manifestations.

À Turin, une grande manifestation a réuni des militantes et militants des centres sociaux et du mouvement No Tav. L’une des plus grandes bannières disait : «Crise sanitaire, crise sociale, crise écologique, pour nous sauver nous devons changer le système». Les manifestant.es ont également fabriqué une guillotine improvisée à l’effigie du Premier ministre Mario Draghi. La manifestation a également été bloquée par la police, provoquant des affrontements.

À Seattle aussi, une grande manifestation sortant des sentiers battus s’est élancée dans les rues de la ville, mais la police ne l’entendait pas de cette oreille : des affrontements ont eu lieu. Plusieurs manifestant.es arrêtées et de nombreuses personnes ont été blessées.

La contestation de la gestion de la pandémie est prégnante. Plus exactement, la crise sanitaire a mis en lumière de façon incontestable que les gouvernements se moquent de la santé publique et qu’ils préfèrent relancer l’économie. En aggravant les inégalités sans scrupules. C’est cette manne capitaliste qui est contestée et qui a été visée en ce 1er mai international. N’oublions jamais que la lutte finira par porter ses fruits, quoiqu’en disent les médias à la botte du pouvoir.


Les puissantes mobilisations de ce 1er mai dans le monde constituent une vraie bouffée d’air en ce sens.


Sources et photos : AFP, Reuters, Secours Rouge

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