Face au durcissement des politiques racistes européennes, exilé.e.s et soutiens s’organisent toujours du coté de la frontière franco-italienne
La route Clavières-Mongenèvre est l’un des axes les plus fréquentés par celles et ceux qui tentent la traversée, le plus souvent à pied. L’hiver quand les températures deviennent glaciales et que les chutes de neige sont abondantes, cette route est particulièrement meurtrière. Chassé.e.s et traqué.e.s par la police, les exil.é.s sont dans l’obligation de quitter la route goudronnée pour échapper aux patrouilles de police, souvent aux périls de leurs vies. La solidarité dans la région y est forte. La répression policière et judiciaire l’est tout autant.
Une nouvelle randonnée résistante dans le cadre de la campagne de solidarité “passa montagna” était organisée samedi 15 mai au départ du camping « Sconfiniamo la frontiera », littéralement “franchir la frontière” en français. C’est sous un ciel gris particulièrement chargé que le cortège est parti en direction de Montgenèvre. Comme les années précédente, c’est sans surprise que la marche a été réprimée par les forces de l’ordre.
Rapidement les gendarmes en tenue anti-émeute se sont positionnés pour empêcher le passage des manifestant.e.s et protéger le terrain golf qui appartient à la sociéte Lavazza et la municipalité de Montgenèvre. Terrain qui est le lieu d’une mise en scène obscène, puisqu’il est, la nuit, le théâtre des chasses à l’homme de la police aux frontières mais aussi l’endroit où la bourgeoisie transalpine vient s’avilir le jour.
Après un court blocage de la N94, route nationale ouverte à la traversée de marchandises mais interdit aux personnes qui n’ont pas les “bons papiers”, les participant.e.s ont repris les chemins en direction des bois, là où se perpétuent toutes les violences à l’encontre des migrant.e.s.
Intimidation immédiate de l’escadron de GM qui a fait usage de gaz lacrymogène sans décourager, les manifestant.es sur place qui ont résisté aux multiples agressions policières durant toute l’après-midi.
Très mal à l’aise et peu habitués aux terrains pentu et aux sentiers escarpés, les cyborgs de la gendarmerie nationale ont offert un spectacle clownesque. Glissades à répétition, matraques perdues dans les prés et tirs de grenades lacrymogène à leurs pieds ont rendu les camarades hilares.