Chassez le naturel autoritaire de l’État, il revient au galop

En plein débat sur la loi relative au pass sanitaire, les élus de l’assemblée adoptaient définitivement presque en catimini la loi dite «séparatisme» le 23 juillet dernier. Dans ce texte, une batterie de mesures liberticides visant notamment les musulman-es de France, et tendant à renforcer le racisme dont iels sont victimes sur les plateaux télés et dans la sphère publique. Mais ce n’est pas tout.
Dans cette loi, le Conseil Constitutionnel vient de valider l’article 36. Pour faire simple, cet article est un copié-collé du célèbre article 24 de la loi sécurité globale qui avait été censurée par ce même Conseil Constitutionnel il y a quelques semaines, sur fond de mobilisations massives. Ce fameux article qui veut limiter la diffusion d’images des forces de l’ordre est une véritable entrave à la liberté de la presse en même temps qu’une attaque ciblée à l’encontre des collectifs et médias travaillant sur les questions des violences policières.
Il créerait un nouveau délit de «mise en danger de la vie d’autrui par diffusion d’informations relatives à la vie privée, familiale ou professionnelle». Il sera passible d’une peine de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende, pouvant être portée à cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende dans le cas où la victime serait un agent public, un élu, un journaliste ou un mineur. Pour résumer l’un des articles de loi de la sécurité globale qui avait cristallisé la colère de la population et avait déclenché un mouvement d’opposition historique au cœur de l’automne 2020 vient de passer en force et à l’identique dans la loi «séparatisme».
En d’être plus d’être raciste, cette loi renforce les pleins pouvoirs dont disposent la police en tentant insidieusement d’interdire la diffusion d’images de fonctionnaires de police et de gendarmerie. Une autre mesure facilite la dissolution des associations qui gênent les autorités. En cherchant à cacher les exactions policières et à couvrir les méfaits de ces agents les plus violents, le gouvernement poursuit son offensive ultra sécuritaire. Inquiétant dans un pays traversé par une agitation policière permanente et une radicalisation exponentielle de l’extrême droite. La fabrique à grande vitesse d’un État policier qui se déroule sous nos yeux.
Rappel de la lutte contre la loi de sécurité globale :
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