Il avait abattu deux manifestants Black Lives Matter avec une arme de guerre

«Non coupable» : les douze jurés du tribunal de Kenosha, dans le Wisconsin, aux Etats-Unis, ont acquitté, vendredi 19 novembre, Kyle Rittenhouse. L’an dernier, ce militant d’extrême droite avait tué, avec son fusil automatique AR-15, deux manifestants et en avait blessé un troisième dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 août 2020.
Rappel des faits. Le 23 août 2020, à Kenosha, un policier blanc tire à sept reprises dans le dos d’un Afro-Américain, Jacob Blake. Dans le contexte explosif qui suit la mort de George Floyd, des émeutes éclatent.
Des milices blanches armées jusqu’aux dents se rendent dans le centre-ville, selon elles «pour protéger les biens». Parmi les miliciens, un jeune adorateur de la police de 17 ans : Kyle Rittenhouse. Il parade avec son arme automatique devant la police, alors qu’il n’a pas l’âge légal.
Des manifestants s’approchent de l’individu armé. Il tire. Joseph Rosenbaum, 36 ans, est abattu. Puis Anthony Huber, 26 ans, qui s’approchait avec un skateboard pour désarmer le tireur. Un dernier manifestant est touché au bras. «Si j’avais laissé M. Rosenbaum me prendre mon arme à feu, il l’aurait utilisée et m’aurait tué avec», se défend le tueur lors du procès. Cela veut dire, dans cet État, qu’il est possible de menacer une manifestation avec une arme de guerre et de tuer immédiatement les manifestants qui veulent désarmer celui qui les menace; et d’invoquer la «légitime défense» !
Après avoir commis ses meurtres, le jeune homme armé repasse devant la police, sans être inquiété, et rentre tranquillement chez lui. Il sera interpellé calmement le lendemain. Puis remis en liberté, car l’extrême droite Trumpiste a lancé une cagnotte de soutien pour payer la caution : 2 millions de dollars.
Au procès, le juge a interdit aux avocats de qualifier les deux morts et le blessé de «victimes», car il s’agissait d’une affaire de «légitime défense». Il a aussi interdit à l’accusation de produire une vidéo où Kyle Rittenhouse expliquait vouloir un pistolet pour tuer des voleurs, quelques jours plus tôt. Élément prouvant pourtant la préméditation. Pendant l’audience, les médias donnaient même des surnoms affectueux au tireur, tel que « Baby face« .
Les parents de l’un des défunts déplorent : «Le verdict d’aujourd’hui signifie qu’il n’y a aucune responsabilité pour la personne qui a assassiné notre fils. Cela envoie le message inacceptable que des civils armés peuvent se présenter dans n’importe quelle ville, inciter à la violence, puis utiliser le danger qu’ils ont créé pour justifier de tirer sur des personnes dans la rue».
Derrière cette affaire révoltante, un concentré d’Amérique fasciste. Milices blanches, armes de guerre, assassinat d’opposants, réseaux d’extrême droite et impunité judiciaire.
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