La caste des puissants qui prétend régir nos vies se moque éperdument des « règles démocratiques » dont elle se réclame en permanence
«Douglas était un militant discret. Il a reçu sa carte de membre et le droit de vote à la primaire. Nul ne l’a croisé en meeting, et jamais il n’a commenté la campagne sur les réseaux sociaux. Pour la bonne raison que Douglas est un chien». C’est ce qu’écrit, très sérieusement, le journal Libération après avoir mené son enquête sur la Primaire du parti Les Républicains.
Dans le fichier des encartés Les Républicains, les journalistes ont retrouvé des adhérents fictifs, décédés, inexistants, et même un chien. L’enquête démontre que la primaire a été entachée de manœuvres frauduleuses visant à gonfler le corps électoral. Le propriétaire d’un chien nommé Douglas a en effet confirmé à Libération avoir inscrit son animal sur la liste des adhérents des Républicains, selon lui pour «tester et voir si c’était possible». Et oui, ce fut possible.
Le propriétaire du chien, originaire de PACA, était un militant en faveur de Ciotti, l’ami d’Eric Zemmour, qui a réalisé un très gros score, ce qui a contribué à polariser la campagne électorale encore davantage vers l’extrême droite. Le climat politique français tient décidément à peu de choses.
En août 2019, Valérie Pécresse organisait un meeting complètement bidon à Brive-la-Gaillarde. Elle avait réuni une foule de 1500 personnes. Mais les participants étaient en réalité composés de faux militants : des personnes souvent âgées à qui on avait payé un billet de train et proposé une journée de vacances à la campagne, mais aussi des associations communautaires comme une association de cambodgiens financée par la région Île de France, présidée par Pécresse.
Cette histoire, qui peut faire rire, montre à quel point la caste qui détient le pouvoir se moque infiniment des règles démocratiques dont elle se réclame. Ces gens qui parlent de République, d’État de droit ou de «devoir citoyen» piétinent quotidiennement toutes les règles qu’ils imposent aux autres. 5 ans après l’affaire Fillon, Pécresse n’a aucun scrupule a se présenter à la suite d’une primaire intégralement bidonnée. Et à mener une campagne ultra-répressive, promettant toujours plus de police, de peines et de prison, alors que son clan est composé de mafieux, de menteurs et de tricheurs. Il y a quelques jours, c’était le candidat PCF qui, lui aussi, mène une campagne très à droite, qui était impliqué dans une affaire d’emploi fictif. Et il n’est pas sûr que la « primaire populaire » soit plus propre que celle de la droite. Ces gens qui veulent décider pour nous, réduire nos droits et nos libertés n’ont plus un gramme de légitimité.