Il y a 151 ans, le 21 Mai 1871 débutait la Semaine Sanglante. Adolphe Thiers écrasait les aspirations révolutionnaires du peuple parisien.
Après deux mois de douces utopies suscitées par le soulèvement parisien – véritable affront pour les versaillais et les forces réactionnaires – le retour à l’ordre bourgeois sera d’une brutalité sans précédant dans l’histoire des insurrections parisiennes. La Semaine Sanglante, répression macabre de la Commune de Paris, restera à jamais dans les mémoires comme l’un des épisode les plus tragiques du mouvement révolutionnaire français.
Quand les troupes d’Adolphe Thiers pénètrent dans Paris ce 21 Mai 1871, c’est pour en finir avec Paris la rouge. Les communards sont désorganisés et pris de cours. Dans un réflexe purement défensif, les insurgés érigent des barricades quartier par quartier dès le lendemain. Sans réelle coordination, impossible de lancer une contre-offensive pour repousser les assauts des versaillais. Tous les combattants communards ou assimilés comme tels sont abattus par les forces de répression.
Le mercredi 24 mai, les dirigeants de la Commune décident de faire incendier plusieurs bâtiments administratifs dont l’Hôtel de Ville, la Préfecture de police et le Palais de justice. Du 25 au 26 Mai, des combats très dures opposent les insurgés aux soldats de Thiers qui progressent et reprennent inexorablement le contrôle des arrondissements parisiens.
Le samedi 27 Mai, 147 communards sont fusillés au cimetière du Père Lachaise. Les cadavres gisant sur la terre sanguinolente seront jetés dans une fosse commune au pied du mur des fédérés -devenu un lieu de mémoire et de commémoration de cette répression implacable-. Alors que la Butte Chaumont tombe aux mains des forces de la réaction, Belleville est le dernier quartier encore défendu par les communards.
Le Dimanche 28 Mai 71, Belleville tombe et avec lui le dernier bastion de la Commune de Paris. Durant cette semaine sanglante, environ 25.000 combattants ont défendu héroïquement la révolution sociale portée par la Commune face aux 13.0000 soldats versaillais déployés pour réprimer et reconquérir la ville dans un bain de sang.
Retour en chiffres sur cet évènement terrible qui a écrasé la révolte du peuple parisien :
- Pas moins de 30.000 communards tués dans les combats.
- Plus de 45.000 prisonniers dont des centaines de femmes et d’enfants.
- Des exécutions sommaires et plusieurs dizaines de condamnations à mort.
- Plus de 4000 déportés dans les bagnes – notamment de Nouvelle Calédonie où sera envoyée Louise Michel.
- Plus d’un millier de condamnés à la réclusion à perpétuité et 3500 personnes condamnés à des peines de prison.
Dans son obsession d’empêcher toute résurgence insurrectionnelle, le gouvernement Thiers a purgé Paris de ses éléments révolutionnaires. Mais malgré la violence et l’écrasement de la Commune, ses idées et ses valeurs émancipatrices portées par la classe des opprimés, ne craignent ni l’enfermement ni la mitraille. Ses aspirations traversent les époques sans discontinuer. La Commune de 1871 inspire encore aujourd’hui ceux et celles qui luttent contre l’ignominie du monde, du Chiapas au Rojava en passant par les Zones à Défendre.