Le 28 mai, la finale de la Ligue des Champions avait lieu au stade de France. Les supporters de Liverpool ont été bloqués pendant des heures par la police, humiliés, avant d’être gazés et chargés . Enfants compris. La violence de la police française a provoqué une polémique mondiale, et même une crise géopolitique, tellement les mensonges du ministre de l’Intérieur étaient abjects.
Le pouvoir et les médias ont immédiatement allumé un contre feu : il y aurait eu des «hordes violentes» armées de «machettes» autour du stade de France. En réalité, les supporters auraient été victimes de ces «bandes», et pas de la police. Autre élément de langage : il y aurait eu des dizaines de milliers de faux tickets, ce qui aurait provoqué la répression. Pratique. En répétant cela en permanence pendant des jours, il n’était plus question du sujet de base : la police. Et l’extrême droite pouvait dérouler sa propagande.
Une commission d’enquête a été lancée sur les violences du Stade de France. Le responsable de la Fédération Française de Football a fait une déclaration troublante ce jeudi : les images de surveillance ont été effacées : «Les images sont disponibles pendant sept jours. Elles sont automatiquement détruites. On aurait dû avoir une réquisition pour les fournir aux différentes populations». La FFF pouvait pourtant tout à fait conserver ces vidéos plus longtemps. Elle a décidé de les supprimer.
Le maire de Liverpool, venu témoigner à la commission, est scandalisé. Après avoir longuement dénoncé la bêtise et la violence de la police française, il a déclaré : «c’est vraiment inquiétant. Je ne peux pas comprendre pourquoi, alors qu’on veut savoir ce qu’il s’est passé. Cela montre très clairement qu’il y a un vrai problème. Je suis choqué, pour être honnête».
Quoiqu’il en soit, si des images de répression ont bien été vues sur les réseaux sociaux, ni la police ni les grands médias n’ont été capables de fournir les fameuses images de «hordes violentes armées de machettes», ni des dizaines de milliers de faux tickets. Et avec la disparition des images, il n’y a plus de preuve, ni de la répression, ni des agressions dont on nous a tant parler pour masquer le vrai scandale. Quel dommage…
Tout cela montre bien l’urgence d’abolir la surveillance, sous toutes ses formes. Les caméras ne sont utilisées que pour contrôler et réprimer la population. Dès qu’elles pourraient mettre en cause le pouvoir et la police, les images disparaissent. Il en va de même dans de nombreuses affaires de violences d’État. Et les «caméras piétons» distribuées à la police sont toujours éteintes quand les agents commettent des agressions. Aucune surveillance n’est bonne.