Depuis 12 jours l’Iran, grande puissance du Moyen-Orient et dictature religieuse féroce, est en proie à un soulèvement massif après la mort d’une jeune femme entre les mains de la police des mœurs.
La révolte a son slogan : «Femmes, Vie, Liberté». Le mouvement est parti du Kurdistan iranien, où plusieurs villes sont hors de contrôle et sont aux mains de la population.
Internet est coupé depuis mercredi. Des réseaux Anonymous ripostent en indiquant les VPN/Tor disponibles pour que les habitants puissent contourner la censure et, surtout, en hackant les sites gouvernementaux : ceux de la Banque centrale, du média Fars News, de Ministères…
La peur change de camp. La police doit parfois fuir, la population riposte. Des manifestantes brûlent leur voile, les gens se réunissent dans la rue autour de feux. Le régime de terreur n’est, pour l’instant, plus opérant.
Par conséquent, des rumeurs évoquent une «démoralisation des forces de l’ordre», qui refuseraient même d’obéir aux ordres. Le régime enrôle de très jeunes forces de sécurité, ce qui renforce la colère.
Des militantes féministes ont été arrêtées : la réalisatrice Mina Mahmadi, la journaliste Niloofar Hamedi, l’activiste pro-choix Fatemeh Sepehri.
L’insurrection repose sur de nombreuses petites manifestations dispersées et des blocages qui durent jusque tard dans la nuit. Il s’agit d’épuiser la police et de ne pas concentrer les forces au même endroit.
Cette semaine une grève dans l’éducation démarre. Les prochains jours seront décisifs. Le «guide suprême» Khamenei est âgé et en bout de course, et le grand allié de l’Iran, la Russie, est affaibli. Le régime peut-il tomber par une révolution ?
En novembre 2019, la répression des manifestations avait fait plus de 1500 morts en quelques jours. Ces derniers jours, au moins 76 personnes ont été tuées dont 6 femmes et 4 enfants
Article réalisé à partir des informations de Chowra Makaremi