Cette semaine le mouvement écologiste a fait les gros titres dans les médias d’une bourgeoisie toujours plus radicalisée.
Des couvertures anxiogènes sur l’écologie et des quolibets en tous genres ont agité les équipes éditoriales des organes de presse aux mains des milliardaires. Pour les patrons François Pinault et Vincent Bolloré, les défenseurs du vivant seraient des individus « ultra-radicaux », des éléments « écolos ultras violents » tandis que le magazine d’extrême-droite Valeurs Actuelles qualifiait les militants pour le climat de « bouffons ».
Du côté de Marianne, propriété de l’homme d’affaire tchèque Daniel Křetínský ayant fait fortune dans le domaine de l’énergie fossile, on parle aussi « d’écolos radicaux ». Chez l’Express, détenu par deux magnats de la presse, Alain Weil et Patrick Drahi, le mouvement écologiste se saborderait par ses actions jugées trop offensives… Pourtant le seul véritable sabordage qui existe aujourd’hui, c’est bien l’inaction climatique organisé par les États capitalistes et les modes de production industriels qui détruisent les conditions nécessaires à la vie sur terre.
Mais ce serait les écologistes, les militants anticapitalistes qui seraient violents, trop déraisonnables, ou trop débiles ? Nouvelle inversion accusatoire. Ce sont les médias aux ordres du capitalisme qui voudraient dicter les bonnes manières de militer aux personnes qui s’engagent ? Passons-nous de leur leçons.
Ce déchaînement médiatique de haine vis-à-vis du mouvement écologiste fait suite à une longue séquence de propagande mensongère des chaînes d’infos en continu et des plus hautes autorités de l’État. Au lendemain de la mobilisation à Sainte-Soline Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, dépeignait les manifestant-es contre les mégabassines « d’éco-terroristes ». Cnews passait en boucle des vidéos d’affrontements entre défenseurs de l’eau et forces de l’ordre, sans jamais montrer les images de violences extrêmes des gendarmes à l’encontre des milliers de personnes venues se défendre des accapareurs de biens communs. Pourtant les gendarmes ont tiré plus de 2000 grenades ce jour-là, dont beaucoup de GM2L explosives, et tiré des balles en caoutchouc occasionnant des blessures parfois très grave.
En octobre à la National Gallery, deux militantes qui avaient jeté de la soupe sur Les Tournesols de Van Gogh pour dénoncer l’inaction des gouvernements face aux chaos climatique étaient qualifiés de «nazies» par certains journalistes. Le journal Atlantico osait, décomplexé : « Les nazis brûlaient des livres en 1933. Des écologistes tentent de détruire des tableaux en 2022. » Comparer une action symbolique visant à interpeler l’opinion publique – un jet de sauce tomate sur une œuvre protégée par un épais verre en plexiglas – aux autodafés du Troisième Reich, avouez qu’il fallait oser.
Comme pour les ZAD, dès lors qu’une mobilisation, une grève ou un blocage dérangent le pouvoir et menacent directement les intérêts des industriels, les éléments de langage des autorités pour discréditer, criminaliser les mouvements sociaux ou écologistes se font plus pressant. Il faut salir l’opposition à tout prix. Les oppositions inoffensives, elles, sont toujours valorisées.
En revanche vous n’entendrez pas un mot dans les médias des puissants sur le saccage de la planète ou la violence du capitalisme. Pas une phrase sur la sixième extinction de masse des espèces, ni sur la pollution dantesque des sols et des océans. Rien non plus sur les ressources accaparées par une minorité de spoliateurs ou la déforestation des forêts primaires. Rien sur l’effondrement en cours. La presse aux ordres défend les intérêts particuliers de la classe capitaliste. Ils n’en ont rien à faire des scénarios apocalyptiques annoncés en toutes lettres par les expert du GIEC.
Il n’y a qu’une écologie anticapitaliste et révolutionnaire qui les fera reculer. La panique généralisée des médias bourgeois et la tentative de diabolisation du mouvement écologiste en sont les meilleurs exemples. Face à la destruction et le chaos, rendons les coups !