Quel est le profil des néo-nazis qui voulaient attaquer des supporters marocains ?


Héritier aristocrate, agent immobilier, étudiant en école de commerce et futur préfet


Un article du Figaro dresse le portrait des quelques néo-nazis arrêté après le match France - Maroc

“La justice est trop laxiste” répète souvent l’extrême droite. En tout cas, c’est sûr qu’elle l’est avec les néo-nazis issus de bonnes familles.


Le 14 décembre à Paris, une bande de plusieurs dizaines de militants d’extrême droite cagoulés était arrêtée en possession de sacs remplis d’armes. Ils s’apprêtaient à aller tabasser, voire tuer puisqu’ils avaient des armes blanche, des supporters marocains sur les Champs-Élysées. Ils disposaient également d’une “carte de légionnaire et une carte de circulation militaire” selon Le Monde.

Ils ont tous été remis en liberté. Y compris leur chef, le rejeton d’une dynastie de nobles, Marc De Caqueray-Valeunier. Une grande famille du fascisme français, puisque son oncle est aumônier pétainiste et traditionaliste tandis que son cousin est un ancien candidat du RN. Le jeune noble couvert de tatouages nazis, notamment le symbole de la SS sur une jambe, multiplie les violences depuis des années. Pendant les Gilets Jaunes, puis lors d’une attaque d’un bar antifasciste parisien ou le passage à tabac de militants de SOS Racisme à un meeting de Zemmour, entre autres. En 2020, il diffuse même une photo de lui kalachnikov à la main, treillis sur le dos et symbole SS sur son gilet. C’était en Arménie, où le conflit contre l’Azebaïdjan est vu comme une guerre sainte pour l’extrême droite. Il s’est aussi rendu en Ukraine auprès du bataillon néo-nazi Azov.

L’équivalent du dixième d’un tel pédigrée du côté anticapitaliste vous envoie immédiatement en prison sous régime anti-terroriste. Des antifascistes ont purgé des mois de cellule pour de vagues soupçons de “violences” contre l’extrême droite, parfois sans même qu’il n’y ait le début d’un procès. Mais Marc Caqueray-Valmenier peut, malgré ses contrôles judiciaires, monter une équipe armée près des Champs-Élysées.

On apprend dans Le Figaro que ce charmant jeune homme bénéficie d’une promesse d’embauche en tant que DRH dans le luxueux XVIème arrondissement de Paris, ce qui justifie sa remise en liberté. Rien que ça. Un job de dirigeant obtenu à la sueur de son front, sans doute. Ses petits camarades sont du même milieu social : l’un d’eux est en école de commerce à quasiment 20.000€ l’année, un autre est agent immobilier dans l’arrondissement le plus cher de France, un troisième veut être préfet. Ce qui lui permettrait d’allier un gros salaire tout en appliquant des politiques racistes. Un dernier s’apprête à entrer dans la gendarmerie.

Bref, en France, en 2022, les groupes néo-nazis bénéficient d’appuis dans les hautes sphères. Et en cas de problème avec la justice, ces réseaux haut placés pèsent de tout leurs poids pour les aider. C’est peu dire que les Gilets Jaunes ou les inculpés des mouvements sociaux n’ont pas le même traitement judiciaire.

Ces nuisibles qui rêvent de guerre raciale, ne sont pas des “exclus” ou des “perdus”. Ils sont au sommet de la pyramide des privilèges, ils ont toujours bénéficié de tout. Meilleurs logements, meilleures études, meilleurs revenus. Ces néo-nazis sont riches, blancs, masculins, bénéficient de tous les capitaux et soutiens possibles. Et ils veulent exterminer les étrangers, les minorités de genre, les mouvements sociaux. Ce sont des factions radicalisées de la bourgeoisie.


Cette affaire prouve, une nouvelle fois, que le fascisme est bien le bras armé du capital.


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