Le 6 janvier 2023, l’extrême droite brésilienne tentait un remake de la tentative de coup d’État aux USA, lorsque les Trumpistes ont attaqué le Capitole deux ans plus tôt. Maintenant que la tension est un peu retombée, il apparaît que les supporters de Bolsnorao qui ont attaqué les lieux de pouvoir dans la capitale brésilienne n’étaient que 4000. L’équivalent d’une petite manifestation en France. Plus étonnant encore, ils avaient clairement annoncé leurs intention sur les réseaux sociaux et avaient été amenés par des cars, affrétés par des patrons de l’agrobusiness.
En clair, il ne s’agit pas d’un grand soulèvement contre le gouvernement élu, mais d’une petite manifestation fasciste, qu’il était très facile de contenir, de bloquer en amont, et d’empêcher. Si cette petite minorité de Bolsonaristes hardcore a pu saccager tranquillement et pendant des heures trois lieux de pouvoir à Brasilia, c’est avec la complicité évidente des autorités. Autrement dit, la menace ne vient pas tant de cette petite minorité de fascistes surexcités, mais d’une grande partie de l’appareil d’État brésilien, en particulier les militaires et policiers, imprégnés d’idées d’extrême droite et nostalgiques de la dictature.
Le 10 janvier, c’est la riposte antifasciste qui était dans les rues du Brésil. Une mobilisation autrement plus conséquente. Des dizaines de milliers de personnes ont afflué dans les rues des grandes villes, vêtus de rouge, couleur du Parti des Travailleurs. Des banderoles pour défendre la démocratie étaient partout présentes. La démocratie n’est pas un vain mot, dans un pays qui a connu une dictature militaire récemment, et où une partie de la population espère le retour de l’armée au pouvoir, quand beaucoup d’autres la craignent.
«C’est le début d’une mobilisation permanente contre le coup d’État dans ce pays», a déclaré Guilherme Boulos, porte-parole du mouvement des Sans Toits et député de gauche radicale à São Paulo. D’autres manifestants appellent à «l’autodéfense». La réponse contre le coup de force des Bolsonaristes au Brésil est lancée. Dans les rangs, des drapeaux antifascistes, des symboles anarchistes et communistes. D’autres revendications, plus légalistes, réclamaient «pas d’amnistie» pour les putschistes.
Des supporters de clubs de foot rivaux ont même uni leur force pour manifester ensemble contre l’extrême droite. À São Paulo comme à Paris, la riposte au fascisme se fait d’abord dans la rue.
Une réflexion au sujet de « Brésil : marée humaine contre le fascisme »
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