Mettre « l’immigration dans l’atmosphère » pour « écraser les retraites » selon un conseiller du gouvernement

L’organe officiel du Macronisme donne à nouveau la parole aux membres du gouvernement. Dimanche dernier, c’était une longue interview sans contradiction de Gérald Darmanin, qui assimilait la gauche et l’écologie au terrorisme et annonçait une répression toujours plus sanglante. Ce week-end, ce sont les députés et conseillers macronistes qui parlent de la réforme des retraites.
Les cercles du pouvoir sont inquiets. Ils ne savent pas comment se dépêtrer du mouvement social en cours et craignent que la contestation s’installe dans la durée, paralysant la situation politique et sociale.
On peut lire dans l’article : «Ils ont intérêt à reprendre la main, implore une macroniste qui a un temps songé à démissionner. Il faut nous donner des perspectives, et vite. Sinon, franchement, je ne sais plus pourquoi je me bats».
On apprend également que «la semaine prochaine, la locataire de Matignon recevra le Rassemblement National, les associations d’élus et ouvrira une séquence sur l’écologie». En période de contestation, quoi de mieux que de déjeuner avec l’extrême droite ?
La Première ministre ne sait plus quoi faire pour fermer la séquence sur les retraites et repartir à l’attaque sur d’autres sujets : «Deux textes relativement consensuels devraient y atterrir d’ici à l’été : la loi de programmation militaire et celle sur l’industrie verte. Pour le reste, c’est encore flou».
Mais la citation d’un cynisme écœurant est la suivante. Un conseiller ministériel, interrogé par le Journal du Dimanche, lance tranquillement : «Il y a trop de tétanie dans notre réaction. Il faut mettre des choses dans l’atmosphère, comme l’immigration ou autre. Sinon, on ne va jamais réussir à écraser les retraites.»
Mettre l’immigration dans l’atmosphère pour écraser les retraites. Vous avez bien lu. Écraser la demande d’une juste répartition des richesse par un climat raciste. Attaquer les immigré-es pour mieux détruire une lutte sociale. Voilà les stratégies dégueulasses d’un gouvernement ouvertement d’extrême droite.
À chaque fois que la bourgeoisie veut imposer des reculs sociaux, elle stigmatise encore plus fort les catégories déjà exclues, victimes de racisme, marginalisées. D’ailleurs, Darmanin lance des expulsions d’une extrême brutalité à Mayotte. Les médias gouvernementaux redonnent massivement la parole au clan Le Pen. Macron aimerait une nouvelle loi «sur l’immigration». L’opération est très claire. Le racisme au service du grand capital.
Voilà pourquoi en 2019, en plein soulèvement des Gilets Jaunes, Macron voulait un «grand débat» sur l’immigration. Voilà pourquoi tout était mis en œuvre pour assimiler les Gilets Jaunes à des beaufs racistes. Voilà pourquoi Macron donne des interviews exclusives à Valeurs Actuelles et réhabilite Pétain et organise des seconds tours face à Le Pen. Voilà pourquoi Darmanin attaque sans cesse une «ultra-gauche» fantasmée tout en préservant les fascismes, et voila pourquoi des médias ont sponsorisé Zemmour.
Comme dans les années 1930, le capitalisme en crise choisit la carte du racisme et du fascisme. Le Journal du Dimanche conclut son article ainsi : «Il faudra que les syndicats aient la sagesse de terminer en bon ordre le mouvement social, espère un député». Il en est hors de question. Les mouvements sociaux sont précisément la meilleure réponse pour faire face à la montée du racisme, souhaitée et orchestrée par la bourgeoisie ensauvagée au pouvoir.
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