Israël : marée humaine contre l’autoritarisme


Des centaines de milliers de personnes manifestent contre le gouvernement d’extrême droite en Israël, alors que le vote d’une loi réformant la justice aura lieu demain lundi. Ce samedi, il y avait 550.000 manifestant-es dans les rues. Un cortège a relié Jérusalem à Tel Aviv, distantes de 70 kilomètres. Samedi soir, des manifestant-es ont installé un campement devant le Parlement.


De quoi s’agit-il ? Netanyahou et ses ministres fascistes veulent réformer le système judiciaire pour que le Parlement puisse se passer des avis de la Cour Suprême et ainsi annuler une décision de justice. En clair, détruire les contre-pouvoirs judiciaires. La réforme prévoit aussi de modifier le processus de nomination des juges ou encore d’annuler la possibilité pour la justice de se prononcer sur le «caractère raisonnable» des décisions du gouvernement. Netanyahou est par ailleurs visé par une procédure pour corruption, la réforme lui permettrait de se protéger.

Si un vaste mouvement social contre l’extrême droite en Israël est bon signe, les protestations n’évoquent quasiment pas le sort de la population palestinienne, qui subit une série de massacres par le même gouvernement. Peut-on réclamer la démocratie quand l’État exerce une violence coloniale et raciste à ses portes ?

Les violences policières sont presque inexistantes. Le contraste est saisissant entre la gestion des protestations de la population israélienne et l’action de la police militaire contre les palestinien-nes.

De même, les images montrent que la police de Macron est bien plus violente et armée contre les manifestations dans notre pays que la police du gouvernement d’extrême droite en Israël. En France, le régime est déjà aussi autoritaire qu’en Israël : la séparation entre les pouvoirs judiciaire et politique est inexistante, comme l’a prouvé le Conseil Constitutionnel sur la réforme des retraites. Quant à l’usage du 49-3, il serait inimaginable dans les autres pays occidentaux.

La France collabore activement avec l’extrême droite israélienne. Macron s’est bien gardé d’évoquer la réforme judiciaire de Netanyahou. Et Darmanin a demandé des conseils à Israël en matière de répression au moment de la révolte pour Nahel.

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