Violences d’État racistes des deux côtés de l’Atlantique


L’horreur absolue dans le Mississipi. À Braxton le 24 janvier dernier, six policiers blancs débarquaient sans mandat ni raison dans le domicile de deux hommes Afro-Américains pour les torturer en proférant des insultes racistes.


Le groupe de policiers a reconnu, après 6 mois d’enquête, avoir agressé les victimes sexuellement avec un sex toy, leur avoir infligé 17 décharges électriques avec leurs tasers et les avoir forcé à avaler de l’alcool, de l’huile de cuisine, du lait et d’autres liquides. Une des victime a été frappée avec une épée en métal et autres ustensiles, avant qu’un agent mette son arme dans sa bouche, pressant sur la détente une première fois sans munition «pour l’effayer», puis en lui tirant une balle lui traversant le cou.

Après ces actes de barbarie raciste, la bande de policiers a soigneusement effacé les traces du crime, détruisant les images de vidéosurveillance, brûlant les douilles et les vêtements des victimes, et déposant une arme et de la drogue dans la maison pour justifier leur intervention. Le tout couvert par de faux rapports. Cette scène de lynchage dans un État du Sud ayant pratiqué la ségrégation raciale jusque dans les années 1960 rappelle à quel point le racisme d’État et le spectre du Klu Klux Klan planent encore sur le pays.

Horrible ? Insoutenable ? Inimaginable en France ? Pas du tout.

En novembre 2020 à Paris, une bande de policiers rentraient illégalement dans le studio de Michel Zecler, un producteur noir, avant de le tabasser, de l’humilier, de jeter une grenade lacrymogène dans le lieu clos pour asphyxier les occupants et les braquer avec une arme. Les syndicats policiers s’étaient mobilisés pour soutenir les mis en cause, dont les actes avaient été filmés.

En mai, Libération révélait qu’un policier de la BRAV collectionnait des symboles nazis, partageait des contenus antisémites, planifiait des «ratonnades» lors de soirées et exhibait son fusil d’assaut sur son temps libre. Dealer de cocaïne, ce policier disait aussi dans des conversation privées vouloir assassiner des migrants, des Gilets Jaunes et des étudiants. Il avait été médaillé par le préfet de Paris.

En février 2017, Théo, jeune homme noir et éducateur de quartier, était violé en pleine rue et en plein jour par des policiers de la BST – la fameuse police de proximité que certains vantent comme un modèle – à Aulnay-sous-Bois, à coup de matraque métallique dans l’anus. Les agents, filmés, n’ont toujours pas été jugés.

En juin et juillet 2023, les policiers responsables de l’exécution de Nahel et du lynchage d’Hedi sont soutenus par toute leur profession, reçoivent de copieuses cagnottes ainsi qu’un large soutien médiatique.

En France, on imagine ainsi aisément que non seulement de tels faits peuvent avoir lieu, mais que les agents barbares du Mississippi seraient soutenus par le Directeur de la police, que leurs collègues se mettraient en arrêt maladie, que les médias diraient qu’ils sont «fatigués» pour justifier leurs actes. Et que le président lui-même affirmerait, comme il l’a déjà fait, que «les violences policières n’existent pas».

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