Mettre le pays à genoux


«Si ce pays est comme il est aujourd’hui, et malgré tout ce qui se passe, et qu’il tient debout, c’est bien parce que les policiers, les forces de sécurité, quelles qu’elles soient, nous protègent. C’est la première des libertés. Si les policiers n’étaient pas là, ce pays serait à genoux aujourd’hui !»


Ce sont les déclaration du député macroniste Karl Olive, le 8 août, sur Europe 1. L’élu tête à claque et ancien journaliste sportif apportait ainsi son soutien inconditionnel aux forces de l’ordre qui se mettent en arrêt maladie pour soutenir les agents qui ont lynché le jeune Hedi à Marseille au début de l’été.

«Mettre à genoux», c’est-à-dire soumettre, affaiblir. C’est exactement et précisément le rôle de la police. Sa fonction, ce pourquoi elle a été créée : mettre à genoux les pauvres, les habitant-es des banlieue, les jeunes, les Gilets Jaunes, toutes celles et ceux qui se révoltent.

Karl Olive a trouvé la bonne expression. La police a mis «à genoux», au sens littéral, des dizaines de lycéens à Mantes la Jolie en décembre 2018. Les images d’enfants agenouillés et ligotés en rangs, sous les ricanements de policiers armés, avaient choqué la planète entière. À genoux aussi Farida, infirmière, qui manifestait pour l’hôpital public après la crise du Covid. À genoux les centaines de personnes arrêtées ces derniers mois lors du mouvement des retraites ou lors de la révolte pour Nahel.

Mettre le pays «à genoux», c’est aussi le projet macroniste : faire plier les grévistes, les syndicalistes, les écologistes. Mettre plus bas que terre tous les contre-pouvoirs.

Faire un don à Contre Attaque pour financer nos articles en accès libre.

Pour ne rien manquer de nos publications, suivez-nous sur nos réseaux



Une réflexion au sujet de « Mettre le pays à genoux »

  1. « Vers une étrange repetition de l’histoire ? »
    Ce titre vient d’un livre de William S. Allen, historien qui a beaucoup étudié le régime nazi.
    Après six mois au pouvoir les nazis ont dissous les associations politiques, syndicalistes, économiques, non liées à leur parti avec toutes les ruses de la république de Weimar et du 3eme Reich. Sans coup d’Etat ils sont arrivés à prendre le pouvoir local, national, avec les villes, les provinces et les contés.

Les commentaires sont fermés.