Les communicants du gouvernement ont réussi un exploit formidable. Rendre hommage à Martin Luther King sans parler de racisme. Le mardi 28 août, le compte officiel du Ministère de l’Éducation publiait une vidéo sensée commémorer le fameux discours de Martin Luther King, «I have a dream», prononcé 60 ans plus tôt.
Le pasteur anti-raciste avait alors fait un discours mémorable sur les droits civiques et l’égalité raciale, dans un pays profondément marqué par la ségrégation et les violences racistes. Il avait d’ailleurs été assassiné 5 ans après pour son combat, par un suprémaciste blanc.
Sauf que la vidéo du Ministère de l’Éducation montre des adolescent-es, toutes et tous blancs, qui ne disent pas un mot sur le racisme. Les jeunes reprennent la formule «I have a dream» pour évoquer toutes les discriminations, notamment entre les «petits et les grands», les «gros et les maigres» pour un monde où les «outsiders» deviendraient des «winners»… Toutes, sauf la xénophobie et le racisme. Pas un mot sur ce qu’était le message originel de Martin Luther King. Et tout cela au lendemain d’une annonce scandaleuse d’interdiction des robes longues dans les établissements scolaires, visant à discriminer encore les élèves musulmanes.
Le 30 août, face au tollé provoqué par cette vidéo, le ministère la supprimait des réseaux. Dans un communiqué diffusé sur Twitter, les communicants se réfugient derrière la figure de Pap NDiaye, et accusent des commentaires violents envers les élèves de la vidéo. Les commentaires critiquant les élèves sur leur niveau d’anglais étaient pourtant extrêmement rares comparé aux milliers de tweets dénonçant le racisme du ministère, qui a même invisibilisé une racisée de Brest lauréate du concours ainsi qu’une classe entière provenant… de Guadeloupe !
Pour rectifier le tir, nous nous permettons donc une proposition pour la communication gouvernementale : un film en faveur de l’égalité des droits célébrant Malcolm X incarné par Gérard Jugnot, avec LREM et Mc Kinsey au scénario !