Santiago, 11 septembre 1973. Des milliers d’opposants de gauche, étudiants, syndicalistes, journalistes, ouvriers, sont enfermés dans un grand stade de la capitale du Chili. D’autres ont été abattus sommairement dans la rue. La terreur s’installe dans le pays. Un général d’extrême droite, Augusto Pinochet, vient de faire un coup d’État. L’armée a renversé le gouvernement de gauche de Salvador Allende et a fait bombarder le palais présidentiel à Santiago. Les chars d’assaut sont dans les rues.
Appuyé par les États-Unis, le régime militaire va faire du Chili un laboratoire du néolibéralisme : privatisations, capitalisme sauvage, baisse des salaires, élimination des opposants, dérégulations en tout genre… Un choc économique porté par les «Chicago boys» sur fond de dictature sanglante.
Cela fait 50 ans aujourd’hui que l’espoir a été assassiné au Chili. Ce 11 septembre, des dizaines de milliers de femmes se sont retrouvées à la nuit tombée, devant le palais de la Moneda, le palais présidentiel que Pinochet avait envahi avec ses soldats pour destituer le président élu. Elles sont venues crier «Nunca Mas», «plus jamais», vêtues de noir et flammes à la main.
50 ans ont passé, mais le projet néolibéral reste le même. Imposer le capitalisme sauvage par la force, par la dictature s’il le faut, au profit des possédants. Au Chili, la droite reste nostalgique de Pinochet. Ailleurs, Macron, comme Thatcher et bien d’autres dirigeants, ont marché dans les pas de ce régime.